voile noué
Un voile blanc, noué en boucle (Velo ou Capitergium cum gassa)
- Période
- 1395-1402
- Aires géographiques
- Italie, Lombardie
- Personnage
- Jean Galéas Visconti
- Famille
- Visconti
- Devises associées
- voile noué
La devise du voile noué – aussi dite du "fazuolo", "sudariolo" ou "capitergio" – aurait été conférée à Jean Galéas par l’empereur Wenceslas à l’occasion de son élévation au rang de duc de Milan le 11 mai 1395. Elle ferait allusion au voile que, d’après certains auteurs, Benesio di Cumisch, le lieutenant de l’empereur, lui mit sur la tête avant de lui conférer la couronne ducale à l’occasion de la cérémonie solennelle du 5 septembre 1395[1].
Cette devise, que les sources désignent sous le terme de devise impériale, a en effet été utilisée par l’empereur Wenceslas dans sa propre emblématique (voir maison de Luxembourg-Bohême) et parfois conférée à la manière d'une ordre.
En effet, elle est reproduite dans le célèbre cahier de dessins de Giovannino dei Grassi, enlumineur attitré du seigneur de Milan (Bergame, Biblioteca civica Angelo Mai, ms. Cassaf. 1.21.) et d’après le récit de Pietro de Castelletto, nous savons qu’à l’occasion des funérailles de Jean-Galéas, deux notables portaient deux écus sculptés « cum divisa Imperatoris », c’est-à-dire « uno capitergio cum una gassa »[2]. On la retrouve encore dans les reliefs du tombeau du duc dans la chartreuse de Pavie, associée à l’inscription « devixia Imperatoris » (« devise de l’Empereur »). Si l’exécution par Gian Cristoforo Romano du tombeau monumental du duc est largement postérieure à sa mort (fin XVe siècle), d’autres sources textuelles et figuratives confirment l’utilisation de la devise de la part de Jean Galéas.
Probablement en raison de son prestige, la devise du voile sera reprise par les successeurs de Jean Galéas, notamment par Philippe-Marie Visconti et François Ier Sforza qui en feront largement usage.
ILLUSTRATIONS
Giovannino de’Grassi, Devise du voile, Bergame, Biblioteca civica Angelo Mai, ms. Cassaf. 1.21 (Taccuino dei disegni di Giovannino de’Grassi).
[1] Voir Francesco Filelfo educatore e il “Codice Sforza” della Biblioteca Reale di Torino, Firpo L. éd., Turin 1967, p. 60-62. La céremonie est racontée dans Annales Mediolanenses ab anno MCCXXX usque ad annum MCCCCIL, Muratori L.A. éd, Rerum Italicarum Scriptores, t. 16, Mediolani, 1730, coll. 641-840, à col. 821-826, mais aucune mention de cette « concession » ne semble identifiable.
[2] PETRO DE CASTELLETTO, Ordo funeris Johannis Galeatii vicecomitis ducis Mediolani, Rerum Italicarum Scriptores, Muratori L.A. éd., t. XVI, Milan 1730, coll. 1026-1036, à col. 1035. Cette identification est proposée par MASPOLI C., « Arme e imprese viscontee sforzesche I », Archives héraldiques suisses, 110 (1996), p. 132-158, à p. 149.
Bibliographie
MEDVEDEV Mikhail, « The Towel as a Badge of Wenceslas, King of Germany and Bohemia, and its transformations », dans Genealogica & Heraldica : Proceedings of the 22nd International Congress of Genealogical and Heraldic Sciences in Ottawa August 18-23, 1996, ed. Auguste VACHON, Claire BOUDREAU et Daniel COGNE, Ottawa, 1998, p. 407 à 412.
Bergame, Biblioteca civica Angelo Mai, ms. Cassaf. 1.21 (Taccuino dei disegni di Giovannino de’Grassi).
PETRO DE CASTELLETTO, Ordo funeris Johannis Galeatii vicecomitis ducis Mediolani, Rerum Italicarum Scriptores, Muratori L.A. éd., t. XVI, Milan 1730, coll. 1026-1036.
Francesco Filelfo educatore e il “Codice Sforza” della Biblioteca Reale di Torino, Firpo L. éd., Tourin 1967.
MASPOLI C., « Arme e imprese viscontee sforzesche I », Archives héraldiques suisses, 110 (1996), p. 132-158.