devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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brandon avec deux seaux

Une branche écotée enflammée ou brandon (Tizzone) d’où pendent deux sceaux, liés par des cordes.

Période
1378-1402
Aires géographiques
Italie, Lombardie
Personnage
Jean Galéas Visconti
Famille
Visconti
Devises associées
brandon avec deux seaux

Jean Galéas reprit cette devise de son père Galéas II qui, d’après Paolo Giovio et Marco Cremosano, l’aurait adopté vers 1347, quand il était exilé à la cour de Jean le Bon avec ses frères Barnabé et Matthieu[1]. Il est possible que son adoption datait déjà de l’époque où il était comte de Pavie, dès 1378 à 1385, comme on pourrait le laisser croire l’enluminure de l’armorial Trivulziano qui cette devise du Tizzone en association au titre de « vicecomes comes Papie »[2].

Probablement appréciée pour sa valeur symbolique, elle fut d’abord reprise par Galéas Marie, fils de Jean Galéas, qui l'associa souvent à l’armoirie ducale, et ensuite par François Ier Sforza et Galéas Marie, son fils. Ludovic le More en poursuivit l’usage en lui donnant le sens allégorique de l’ardeur tempérée par la prudence ce qui est souligné par le mot qui de ce temps là l’accompagne : ARDO et SPEGNO [3]. D’ailleurs, Paolo Giovio expliqua l’emblème comme une métaphore des moyens propres à des forces opposées[4].

On pourrait rapprocher cette figure d’un des « hiéroglyphes » cité par le Hieroglyphica d’Horus Appolo. Dans cet ouvrage diffusé en Italie à partir de 1419, la figure de l’eau et du feu associés est commentée ainsi « pour exprimer la pureté, ils [les Egyptiens] représentent l’eau et le feu car, par ces éléments, tout est purifié »[5].

 


[1] GIOVIO P., Vite dei dodici Visconti prencepi di Milano, Venezia, 1549, p. 88-89 et CREMOSANO M., Lo stemmario di Marco Cremosano, éd. par Borella d’Alberti A., Milan, 1997, I, p. 237.

[2] Stemmario Trivulziano, Maspoli C. éd., Milan, 2000, p. 3. 

[3] MASPOLI C., « Arme e imprese visconte e sforzesche Ms. Trivulziano n°. 1390. I», Archives héraldiques suisses, 110 (1996), p. 132-158, à p. 139, note 3 et ID., « Stemmi e imprese dei Visconti », Stemmario Trivulziano, p. 27-44, à p. 30.

[4] GIOVIO, Vite dei dodici Visconti, p. 89.

[5] Cité dans WITTKOWER R., La migration des symboles, Paris, 1992, p. 51. Ce traité de symbolique du IVe siècle, découvert en Grèce par le prêtre florentin Christophore de Buondelmonti, prétendait expliquer les hiéroglyphes égyptiens. Il devint un ouvrage de référence pendant près de deux siècle et fut abondamment copié puis édité dès 1505 à Venise par Aldus et en 1515 trente éditions latines existaient déjà. 

 

Bibliographie

GIOVIO P., Vite dei dodici Visconti prencepi di Milano, Venezia, 1549. CREMOSANO M., Lo stemmario di Marco Cremosano, Borella d’Alberti A. éd., Milan, 1997.

MASPOLI C., « Arme e imprese visconte e sforzesche Ms. Trivulziano n°. 1390. I», Archives héraldiques suisses, 110 (1996), p. 132-158.

MASPOLI C., « Stemmi e imprese dei Visconti », Stemmario Trivulziano, éd. par Id., Milan, 2000.

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