devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

Vous êtes ici : Accueil > Familles > Bourgogne > Jean Ier de Bourgogne > rabot

rabot

un rabot et ses copeaux

Période
1400-1420
Aires géographiques
France
Personnage
Jean Ier de Bourgogne
Famille
Bourgogne
Devises associées
rabot
Mots associés
ICH HALTZ MICH, ICH SWIGHE, IK HOUD
Couleurs associées
vert/noir/blanc

Image1

Un jeton orné de la devise du rabot et du mot ICH HALS MICH (je me (con)tiens), produit à Paris vers 1410

Un rabot et ses raboteures (copeaux) (1405-1419†)[1].

Cette devise semble avoir été adoptée par le duc dans le courant de l’année 1405. Une mention des comptes de Jean sans Peur stipule en effet que « le duc prit la devise du rabot en l’an 1405 »[2]. Cette devise figurait semble-t-il déjà sur les pennons des troupes réunies par le duc à Paris à l’automne 1405 comme le laisse penser un compte qui précise qu’il fit décorer « ses estendards et pennons au milieu desquels il fit peindre un grand rabot et plusieurs ays (planches) et au ramenant de la campagne (sur le reste du champ), plusieurs petits rabots tout d’or, peints en l’huile, et aultres bergers de fin or et la campagne ornée de brebis de fin argent »[3]. Mais c’est surtout à partir de 1406 que l’usage de cette devise s’intensifie.

 Pour les étrennes de son hôtel en janvier 1406 (n. s.), le duc fait réaliser 310 rabots dont 77 sont chargés d’un anneau d’or à diamants de différentes valeurs, 78 sont en argent doré et 155 en argent blanc[4]. L’importance de cette livrée, confirmée par d’autres sources[5], donne une idée de l’étendue de la clientèle du duc. En mars, c’est son fils Philippe qui reçoit un rabot plus soigné[6]. Quelque temps plus tard ce sont les gens d’armes du duc qui perçoivent leur livrée de pennons à la devise du rabot[7]. Cette devise est à nouveau mise en scène, en mai 1406, lors de la réconciliation entre les ducs due à l’intervention de Jean de Berry, récemment nommé capitaine de Paris par le roi. Jean de Bourgogne, Louis d’Orléans et leur oncle dînent ensemble à l’hôtel de Nesle où « Le premier may, le duc de Bourgogne fit don au duc de Berry d’un grand rabot au vif assis sur un grand ais, et dedans la vuidange d’icelui où est le sciseau il a de la raboteure, le dit rabot garny d’une grosse perle et d’une belle esmeraude façonnée en losange, auquel rabot pend un gros diamant posé sur un anneau, et au coing du rabot il y a un diamant fait en escusson. Le duc en donna un pareil au duc d’Orléans, le 6 de may 1406, qu’il disna avec lui »[8]. C’est sans doute cette broche qui figure encore dans l’inventaire de Valentine Visconti en 1418[9].

Guillaume Cousinot note alors : « et pour seurté de ferme paix, jurèrent les ducs d’Orléans et de Bourgoingne fraternité et compangnie d’armes prindrent ; et portèrent les ordres et les devises l’un de l’autre... », et Monstrelet d’ajouter : « Et après jurèrent sur le canon et sur le crucifix… que doresnavant ilz seroient bons, loyaux et compaignons d’armes... Et après furent d’accord qu’ilz porteroient l’ordre l’un de l’autre, comme ils firent... »[10]. Ecrite a posteriori, cette dernière chronique s’en prend aux Orléans qui dénoncent cet accord « ... O tu ! partie adverse, que peuz tu dire à ces choses ? Où est ta foy ? qui est ce qui se fiera en toy, comme tu ne puisse nyer ces aliances que tu as faictes devant tesmoings qui sont encores vivant ? Tu as de tous esté vu porter l’ordre de monseigneur le duc d’Orléans... ».

 Passé 1408, le rabot reste omniprésent dans l’emblématique du duc, même après l’apparition de nouvelles devises. En 1409, Jean sans Peur distribue à nouveau 80 rabots en or et pierres précieuses à ses chambellans, 200 en or aux gentilshommes de sa maison et 300 en argent à ses domestiques[11]. En 1411, Jean sans Peur commande à nouveau 226 rabots « pour donner aux gentilhommes de l’hostel… »[12]. Comme le prouvent les comptes, le rabot sera dès lors très largement distribué comme livrée du duc, en colliers[13], broches, houppelandes et ce jusqu’à la mort de Jean sans Peur en 1419[14].

 Le rabot apparaît sur de nombreux documents directement liés à Jean sans Peur, miniatures[15], broches en plomb[16], sceaux[17], jetons[18], colliers et bijoux divers[19]. On le trouve encore sur le fronton de la Tour Jean sans Peur à Paris et sur la coupe à couvercle du Landesmuseum de Karlsruhe.

La plupart des auteurs ayant écrit sur cette question s’accordent à dire que Jean sans Peur adopte le rabot en 1405 en réponse à la devise du duc Louis d’Orléans qui figurait un bâton noueux associé au motIe lennuiedestiné à frapper les Bourguignons. En choisissant le rabot, le duc de Bourgogne se proposerait de planer le bâton de ses adversaires avec son rabot qu’il tient bien. Il l’associe alors au mot IK HOVD – « je tiens ». Cette interprétation est autorisée par les chroniques contemporaines ou légèrement postérieures qui laissent supposer que la cible visée par cette devise était bien Louis d’Orléans[20], ou plutôt sa politique « tortueuse ». Une étude approfondie des sources comptables remet pourtant en cause cette théorie.

La devise du rabot, développée par le duc de Bourgogne à partir du nouvel an 1406 et diffusée tout au long de l’année, est étroitement associée à l’idée politique de la Réformation et de son corollaire, le Bon gouvernement. En fait le rabot n’avait pas besoin du bâton noueux pour prendre tout sons sens. Comme on le voit dans les joyaux réalisés à partir de cette devise ou certaines de ses représentations, le rabot est fréquemment associé à une planche qu’il est train de travailler. Peut-être même une planche issue de l’Arbre d’or comme invite à le penser le collier réalisé pour le duc en mai 1406. Cet instrument symbolise ce qui est travaillé par l’artisan, amendé pour servir. Depuis près de cent ans cet objet est un symbole du projet politique de Bon Gouvernement. On le retrouve avec ce sens sur la fresque du palais communal de Florence peinte par Ambrogio Lorenzetti vers 1337-1339 sur le thème du Bon Gouvernement. Sous la Justice se tient une femme tenant un rabot et un niveau ou une équerre. Thèmes et motifs que l’on retrouve dans les illustrations des manuscrits contemporains du Chemin de longue étude de Christine de Pizan (1402). L’association entre rabot et berger sur les étendards bourguignons réalisés en 1405 confirme cette interprétation en donnant une représentation imagée de la fin et du moyen du programme politique du duc. Pour parvenir au Bon Gouvernement une « réformation » du royaume est indispensable. Utilisant la métaphore du berger qui guide et du rabot qui lui permettra de supprimer les obstacles avant de reconstruire, Jean sans Peur désigne ses objectifs qui correspondent aux terrains d’opposition entre son cousin et son père : rupture avec Benoît XIII, allégement de la pression fiscale par la suppression des aides, dévaluation de la monnaie, élimination des Marmousets, restriction des dépenses et des offices, rétablissement de coutumes, en un mot reformer le royaume tel qu’il était « au bon vieux temps » de la puissance des grands féodaux[21]. On ne saurait ignorer l’intention démagogique contenue dans cette devise du rabot empruntée à l’outillage technique artisanal. Par de tels choix emblématique, le duc de Bourgogne s’agrège l’artisanat parisien[22].

Les mises en forme de cette devise sont multiples et peut-être signifiantes. Ainsi le rabot peut ou non être accompagné de ses « raboteures » ou copeaux – signifiant ainsi sont passage à l’action – ou encore être dressé, sans doute tel qu’il est rangé à l’atelier, là aussi dans un possible message de paix. C’est peut-être le sens contenu dans la variante du mot ICH HALTZ MICH associé au houblon et au rabot, le ICH HALS MICH - « je me contiens ». Michel Pastoureau a noté avec pertinence les liens graphiques qui associent le rabot et ses copeaux de Jean sans Peur à la devise du fusil projetant ses étincelles de son fils Philippe le Bon. Une connexion formelle qui révèle également une connexion symbolique.

La devise du houblon associée au mot ICH HALTZ MICH et aux devises du rabot et du chapeau berruyer sur Le livre de l’information des princes peint pour Jean sans Peur (Bruxelles, KBR, Ms. 9475, fol.1)

Image2

Le duc de Bourgogne paré de houppelandes à ses devises (houblon, rabot et niveau) vers 1412 (Les Demandes faites par le roi Charles VI, Genève, B.P.U., Ms. Fr. 165, fol. 2, vers 1412 ; Le livre des merveilles, Paris, BNF, Ms. Fr. 2810, fol. 226)

Image3

Le sceau de Jean sans Peur pour le Charolais avec niveau et rabot

Image4

Saint André, patron de la Bourgogne associé sa croix en X, aux armes du duc et à ses devises du niveau et du rabot (Heures de Jean sans Peur, Paris, BNF, Na. Lat. 3055, fol. 172v°, vers 1410/1415)

Image5

La devise du rabot au revers du chaton de la bague de Jean sans Peur conservée au musée du Louvre

Image6

Notes

  1.  Cette analyse a été conduite par Simona Slanicka dans un article tiré de sa thèse : SLANICKA S., « Der Knotenstock ist abgehobelt », Der Hobel als Sinnbild der « Reformation » bei Johann ohne Furcht, herzog von Bugund », dans Bilde, Texte, Tituale, SCHREINER K et SIGNORI G. dir., Berlin, 2000, p. 165 à 198.
  2.  PETIT E., Itinéraires de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur, ducs de Bourgogne (1363-1419), d’après les comptes et dépenses de leurs hôtels, Paris, 1888, p. 580, d’après l’extrait du compte de Guillaume Chenilly, du 5 août 1405 au 31 décembre 1406, Paris, BN, Coll. Bourgogne, t. LXV, fol. 191 et suiv. Il est toutefois possible que par cette date l’auteur fasse référence au nouvel an 1406 (1405 a. st.).
  3.  AUBERTIN, « Recherches sur les drapeaux de l’ancienne province de Bourgogne » (compte tiré des archives de la Côte d’Or), dans Mémoires de la commission d’antiquités de la Côte d’Or, cité par LIOCOURT Colonel de, La mission de Jeanne d’Arc, Paris, 1974, p. 224.
  4.  A. D. C. O, B. 1543, fol. 124v°.
  5.  PETIT, Itinéraires…, extraits du compte de Jean Choussat (6 nov 1405, nov 1406), Paris, B. N, B. t. LXV, fol. 77, 78 et 81, 82, « au jour de l’an, il donna trois cent quinze rabots d’or garnis de diamants, à divers seigneurs ».

    6  A. D. C.O., B. 1543, fol. 125v°.

  6.  A. D. C.O., B. 1543, fol. 125v°.
  7.  « Le duc fit faire à Hesdin trois grands estendards à sa devise qui estoit un grand rabot et plusieurs ais, et le reste semé de plusieurs rabots avec de la raboteure tout d’or. Il fit faire encore 3000 pennons pour la livrée des gens d’armes qui estoit vermeille à un rabot d’or et de la raboteure, et les fit conduire d’Hesdin à Paris, en novembre » (Paris, BNF, B, t. XXI, fol. 35v°)
  8.  PETIT, Itinéraires…, année 1406. La facture de ces joyaux se retrouve dans les comptes « Item pour avoir fait pour mondit S. i grant rabot au vif Et est assis sur ung ays et dessous la vidange dicelle ou est le orfroi est tout plain de raboteures y celui rabot garny dune grosse perle… lequel mondit seigneur donna a monseigneur de berry le premier jour de may lan mil cccc et vj… » (A. D., C. O., B. 1554, fol. 113v°), « Item pour avoir fait pour mondit seigneur j autre rabot de semblable façon et garny comme cellui precedent lequel mondit seigneur donna a monsiegneur dorleans le vje jour du mois de may lan dessus auquel mondit seineur disna avec lui… » (A. D., C. O., B. 1554, fol. 114). PETIT Ernest, Itinéraires, documents et notes, année 1406, p. 584 et 585, Le duc fait faire à Hesdin trois étendards avec sa devise, un grant rabot et plusieurs ais ?, le champ semé de petits rabots avec leurs copeaux et 3 000 pennons vermeils avec rabots et copeaux d’or (BN, Coll. Bourgogne, t. LXV, fol. 78v°-79v°), au jour de l’an, il offre 315 rabots à divers seigneurs, il fait également réaliser une armure pour les joutes données à l’occasion du mariage, en juin 1406, de Charles d’Orléans avec Isabelle de Valois, de Jean de Touraine avec Jacqueline de Bavière, à Compiègne, le harnois est bandé d’or et d’argent avec des arcs et des rabots. Au mois de mai, il fait faire un collier alternant rabots et arbres d’or, il donne à Jean de Berry et Louis d’Orléans des rabots en or et pierres précieuses et se fait confectionner des vêtements, des ceintures et des écharpes garnis de rabots et de fleurs de houblon (BN, Coll. Bourgogne, t. LXV, fol. 77, 78 et 81, 82)
  9.  ROMAN J., « Inventaires et documents relatifs aux joyaux et tapisseries des princes d’Orléans-Valois (1389-1481) », Recueil d'anciens inventaires, Comité des travaux historiques et scientifiques, section d'archéologie, I, Paris, 1896, p. 77-314, 1896, inventaire de 1408, articles 498 et 500 : « un fermail d’or en façon d’un rabot ouquel a une grosse perle... » et « un petit rabot d’or ouquel a une grosse perle... ».
  10.  Guillaume Cousinot, 1859, p. 11-112 ; ENGUERRAND de MONSTRELET, Chronique, DOUËT d’ARCQ L. éd., 6 vol., Paris, 1857-1862, t. I, p. 304-305.
  11.  LIGHTBOWN R. W., Medieval European Jewellery, Londres, 1992, p. 192.
  12.  LABORDE L. comte de, Les ducs de Bourgogne, étude sur les lettres, les arts et l’industrie pendant le XVe siècle, Paris, 3 vol., 1849-1851, p. 28 : « A Jean Mainfroy orfèvre… pour avoir fait IIc XXVI rabots pour donner aux gentils hommes de l’hostel de MdS… ».
  13.  Les comptes nous apprennent également qu’en 1405 Rogier de Couloigne, écuyer d’écurie du duc, reconnaît avoir reçu 13 francs ½ des mains de Jean de Velery, commis à la recette générales des finances, pour avoir un collier d’argent à la devise du duc « ou lieu d’un autre mien qu’il avoit donné ou il lui avoit pleu », en 1407 c’est Jean de Montjeu, écuyer, échanson du duc qui reçoit 16 écus d’or pour acheter « I colier d’argent de l’ordre dudit seigneur » et la même année Hugenin de Marcy, écuyer, échanson du duc, reçoit 16 écus d’or pour acheter un collier d’argent « à la devise du duc ». En 1408, Robert de Longchamp, écuyer, échanson de la duchesse, reçoit 14 francs ½ pour acheter un collier « à la devise du duc »24 juin 1405. A. D. C. O., B. 370 ; Mandement du duc, 15 octobre 1407, A. D. C. O., B. 1554, fol. 67v° ; Mandement du duc, 13 décembre 1407, idib, fol. 79v° ; Mandement du duc donné à Paris le 14 février 1408 n. st. Je remercie ici vivement M. Bertrand Schnerb qui m’a communiqué ces différentes mentions.
  14.  LABORDE, t. I., article 372 (1416) : « pour IIc XL rabos IIm IIc IIIIx XVII raboteures et Ixm IIIc V besans, lesquelz ont esté mis et assis sur la brodure et les manches des robes de livrée de MdS et de pluseurs autres de ses chevaliers jusques au nombre de XL… », Art 379 (1416) : « A George de Cornewaille, broudeur…pour avoit fait et ouvré de brodure IIc LXVII robes de ladicte livrée, assavoir XL robes pour les chevaliers, sur chascune manches desquelles robes sont assis III rabos et soubz chascun a une rengée de rabotures et sur ycelles manches le mot de MdS, assis à petis besans tout d’or… », Art 380 (1416) : « item IIIIxx robes pour les escuiers, pareillement broudées et garnies d’orfavreries d’argent blanc », Art 381 (1416) : « item IIIIxx XVIII robes, pareillement broudées seulement sanz orfavrerie et pourfillez d’argent de Chypre ».
  15.   Bruxelles, KBR, Ms. 9475, fol. I ; Le livre des merveilles, Paris, B.N., Ms. Fr. 2810, fol. 226, vers 1410-1412 ; Heures de Jean sans Peur, Paris, BNF, N.a. Lat. 3055, fol. 172v°, vers 1410/1415.
  16.   BRUNA D., Les Enseignes de pèlerinage et les enseignes profanes au Musée national du Moyen Age, Paris, 1996, n° 543, p. 282.
  17. VAIVRE J.-B. de, « Troisième note sur le sceau du comté de Charolais au temps de Jean sans Peur », dans Archivum Heraldicum, 1982, n° 3-4, p. 34 à 36.
  18. Le livre des mereils, publication du CNRJMMA, n° 26, août 1995, p. 3 et suiv.
  19. A. D. C.O., B. 1554, f° 114 v° : « Audit Mainffroy pour avoir reumise la bonne escharpe de mondits qui estoit garnie de perles et la mist en nouvelle façon Cest assavoir pour avoir deffaict roins ycelle escharpe et y avoir mis noeuf de vijxx rabos chacun rabot assis et soude sur un grant ays plane et pour les dis rabos eschoys assis au lonc des bors haut et ais d’icelle escharpe Et pour avoir redrecie une gaine garneure de fleurs de houbellons lesquelles fleurs estoient sur le champ de la dite escharpe espece Et pour premierement ycelles fleurs assises sur le champ de ladite escharpe et pour le milieu du champ devers les deux bors et devers les dites fleurs de houbellon sont assis en ghise de flourenee xl balais xlvij saphirs et iiijc perles Et aux behaignes des dites fleurs entre les pierres et perles pour ardelz petis besans branlans esmaillez des couleurs de mondit seigneur de blanc de vert et de noir Et aussi pour avoir fait pour ladicte escharpe poing pendent au long bort den bas xxvij ays et autant de raboteurs en lieu de sonnettes Et pese toute ycelle escharpe avec les parties et les perles xjm iijc xjd dor » ; A. D. C.O., B. 1554 f° 115r°-115v° : « Item pour avoir fait pour mondit seigneur un poitrail dor pour mettre entour les espaulles lequel poitrail est tout fait a petit ays entrelassez lun delec lautre et est ledit poitrail larges de iij rangees et entre les rangees des dis ays a iijxx v rabos fais au vif et en chacun diceulx pend j petit dyamant assis en j annel Et entre lespace des dis rabos pend petis houbellons plas cy anvoir denbas dudit poitrail pendent ays longues chaînes Cest assavoir deux chaynes droitement davent emy deux espaulles et sur chacun espaulles deux chaynes au bort den bas ung bort dais blanc et sur ce bort de chayne blanc y pendent une grant quantite de rabotures dor et depuis les deux houx de chayness en avant jusques au poitrail pour les chaynes dor et pendent toutes plaines semez de rabotures dargent blanc et les autres my chaynes... ».
  20. Molinet, Chroniques, p. 10. : « Les deux grands personnages ensemble liés par lien nuptial [Philippe le Hardi et Marguerite de Flandre] engendrérent homme de grand estime et haulte renommée, le duc Jehan de bourgogne, lors prompt aux armes et très expert en estour de bataille, le plus redoubté et craint qui fust régnant en son temps ; car par force de bras et au tranchant des espées, agency, abaissa, rabota et esserta les mauvais nœud et zizanieux plantaiges qui la clarté de l’hostel [royal] empescheoient ». Monstrelet, Chronique, t. 1, p. 164-165 : « si fut lors dénoncé par toute la cité de Paris et tout commun, que ledit duc de Bourgongne avoit fait faire cet homicide. Dont le peuple de Paris, qui n’estoit pas bien content dudit duc d’Orléans, et point ne l’avoient en grace pour ce qu’iz entendoient que par son moien les tailles et autres subsides s’entretenoient, commencèrent à dire l’un à l’autre en secret : le bâton noueux est plané ».
  21.  AUTRAND F., Charles VI, la folie du roi, Paris, 1986, p. 464.
  22.  AVRIL F., « Le Livre des Merveilles, manuscrit français 2810 de la bibliothèque nationale », Marco Polo, Le livre des Merveilles, AVRIL F., GOUSSET M.-T. et TESNIERE M.-H. éd., Tournai, 1999, p. 197-223.

Bibliographie

SCHNERB B., Jean sans Peur, Paris, 2005.

SCHNERB B., L'État bourguignon, Paris, Perrin, 2005.

SCHNERB B., Les Armagnacs et les Bourguignons, la maudite guerre, Paris, 1988.

HABLOT L. « La devise, un signe pour les princes de la fin du Moyen Age », La création artistique en France autour de 1400, dir. E. Taburet, Paris, 2006, p. 177-192.

HABLOT L., « Ordres et devises des ducs de Bourgogne », Catalogue de l’exposition Le temps des princes des fleurs de lis. L’art à la cour de Bourgogne, 1364-1419, Dijon, 2004, p. 81-83.

HABLOT L., « Les signes de l’entente. Le rôle des devises et des ordres dans les relations diplomatiques entre les ducs de Bourgogne et les princes étrangers de 1380 à 1477 », Revue du Nord, n° 345-346, t. 84 avril/septembre 2002, p. 319-341.

PASTOUREAU M., « Emblèmes et symboles de la Toison d’or », L'ordre de la Toison d'or de Philippe Le Bon à Philippe Le Beau (1430-1505), idéal ou reflet d'une société ?, Bruxelles, 1996, p. 99-106.

KOVACS E., L’âge d’or de l’orfèvrerie parisienne au temps des princes Valois, Dijon, 2004.

SLANICKA S., Krieg der Zeichen. Die visuelle Politik Johanns ohne Furcht und der armagnakische-burgundische Bürgerkrieg, Göttingen, 2002.

AVRIL F., « Le Livre des Merveilles, manuscrit français 2810 de la bibliothèque nationale », Marco Polo, Le livre des Merveilles, AVRIL F., GOUSSET M.-T. et TESNIERE M.-H. éd., Tournai, 1999, p. 197-223.

Autres devises pour Jean Ier de Bourgogne

×