devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

Vous êtes ici : Accueil > Familles > Bourgogne > Jean Ier de Bourgogne > chapeau

chapeau

un chapeau de feutre ou de fer

Période
1400-1420
Aires géographiques
France
Personnage
Jean Ier de Bourgogne
Famille
Bourgogne
Devises associées
chapeau

La devise du chapeau associée au mot ICH HALTZ MICH et aux devises du rabot et du houblon sur Le livre de l’information des princes peint pour Jean sans Peur (Bruxelles, KBR, Ms. 9475, fol.1)

Image1

Un « chapeau berruyer » ou « chapeau allemand » de feutre ou de fer avec une courroie jugulaire.

Cette devise figure sur les marges d’un manuscrit, associée à la branche de houblon, au rabot et au mot ICH HALTZ MICH[1]. On la retrouve sur un collier du duc, alternant avec des rabots et sur plusieurs autres pièces des comptes[2]. Etant donné l’importance de la courroie qui permet de le porter et sa figuration à la feuille d’argent sur le manuscrit, on peut supposer que ce chapeau allemand est un casque de métal, une sorte de salade.

 La date d’apparition de cette devise est difficile à cerner, elle se retrouve sur un manuscrit réalisé vers 1408 mais un compte de 1390 cite déjà un « allemandier ». Du fait de son manque de précision chronologique, il est délicat de proposer une interprétation de cette devise qui pourrait évoquer soit la politique allemande du duc, soit une défense contre les agressions de Louis d’Orléans. Curieusement ce dernier utilise lui aussi cette devise dans une livrée de broches distribuée à sa maison le premier de l’an 1405. En effet deux cent « chappeaux d’or en manière de chappeaux de fer » sont offerts aux gens de son hôtel[3]. S’agit-il de la même devise ? Assumée par le duc de Bourgogne dans les années qui suivent, cette devise est-elle un emprunt fait par Louis d’Orléans à son cousin ou est-ce au contraire ce dernier qui reprendra la devise de son rival ?

MORANVILLE H., Inventaire de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, en 1420, Paris, 1935, art 166 : « une autre escharpe d’or faicte de couplés de raboz et annellez, esmaillez de blanc et de vert, à laquelle pend plusieurs barruiers d’or et ratures de raboz, à laquelle escharpe pendung plus grant et gros rabot garni d’un bon balay audessus, et au bout de devant pend un annelet d’or ouquel y a un dyament en pointe. », 178 : « une large sainture et une tasse, tous couvers de feuilles d’argent doré poinsonnez à feuilles de houbelon, sur lesquelx a VII raboz d’argent dorez et VII capelines blanches et une dague à manche d’argent doré et une capeline au bout. ».

Notes

  1.  Bruxelles, KBR, Ms. 9475, fol. I.
  2.  « Un cercle dor sur lequel a viii raboz et à chacun rabot pendent à chesne d’or chapeaulx d’Aleimagne, nommez barruiers, garniz de boucle et mordant d’or, assis de cuir », cité dans Laborde, 1851, 2, p. 250, n° 4123 ; « A lui pour la facon dun sercle dor de la devise de mondits. le duc pour lui ouquel cercle a viiij longues chaines pendans et a bout de chacune chaine a une capeline dor en facon dune sonnette... » A.N., C.O., B. 1558, fol. 123 r° ; « une autre sainture d’argent pour la jouste, ou pour dancier, faicte de xii gros clouz aguz comme pieux à trois quarrez, et entre chaun clou a ung rabot et à ycelle pendent xiiii berruiers d’argent doré. », cité dans LABORDE L. comte de, Les ducs de Bourgogne, étude sur les lettres, les arts et l’industrie pendant le XVe siècle, Paris, 1851, 2, p. 250-251.
  3.  Laborde, t. III 215-216, n° 6030

Bibliographie

SCHNERB B., Jean sans Peur, Paris, 2005.

SCHNERB B., L'État bourguignon, Paris, Perrin, 2005.

SCHNERB B., Les Armagnacs et les Bourguignons, la maudite guerre, Paris, 1988.

HABLOT L. « La devise, un signe pour les princes de la fin du Moyen Age », La création artistique en France autour de 1400, dir. E. Taburet, Paris, 2006, p. 177-192.

HABLOT L., « Ordres et devises des ducs de Bourgogne », Catalogue de l’exposition Le temps des princes des fleurs de lis. L’art à la cour de Bourgogne, 1364-1419, Dijon, 2004, p. 81-83.

HABLOT L., « Les signes de l’entente. Le rôle des devises et des ordres dans les relations diplomatiques entre les ducs de Bourgogne et les princes étrangers de 1380 à 1477 », Revue du Nord, n° 345-346, t. 84 avril/septembre 2002, p. 319-341.

PASTOUREAU M., « Emblèmes et symboles de la Toison d’or », L'ordre de la Toison d'or de Philippe Le Bon à Philippe Le Beau (1430-1505), idéal ou reflet d'une société ?, Bruxelles, 1996, p. 99-106.

KOVACS E., L’âge d’or de l’orfèvrerie parisienne au temps des princes Valois, Dijon, 2004.

SLANICKA S., Krieg der Zeichen. Die visuelle Politik Johanns ohne Furcht und der armagnakische-burgundische Bürgerkrieg, Göttingen, 2002.

AVRIL F., « Le Livre des Merveilles, manuscrit français 2810 de la bibliothèque nationale », Marco Polo, Le livre des Merveilles, AVRIL F., GOUSSET M.-T. et TESNIERE M.-H. éd., Tournai, 1999, p. 197-223.

Autres devises pour Jean Ier de Bourgogne

×