Y ME TARDE
Le mot Y ME TARDE
- Période
- 1380-1410
- Aires géographiques
- France
- Personnage
- Philippe II de Bourgogne
- Famille
- Bourgogne
- Mots associés
- Y ME TARDE
Le mot Y ME TARDE (v. 1380-1404†).
Ce mot du duc figure sur les mêmes supports que ses devises et est fréquemment cité par les comptes[1]. Ce mot ne semble pas avoir été attaché à une devise en particulier. Les auteurs (AUTRAND) l’interprètent volontiers comme le reflet des ambitions du duc et le comparent aux mots des autres frères de Charles V, le LE TEMPS VENDRA de Jean de Berry ou JE LE DOY de Louis Ier d’Anjou. Plutôt qu’un projet politique peu vraisemblable dans le contexte, on peut y voir une invocation spirituelle allusive à la quête du Salut qui anime le duc.
Il ne semble pas que l’on ait conservé de représentation de ce mot. Pour la petite histoire, on lit parfois que le mot du duc était MOULT ME TARDE fondé sur un jeu de mot avec une nouvelle ressource du dijonnais… la moutarde !
Notes
- ↑ PROST B. et H., Inventaires mobiliers de Philippe le Hardi, 2 vol., Paris, 1908, article 3394, janvier 1390 : « à Estienne Bievre, brodeur…pour Mgr…une chambre de vyolet..oumilieu de chascune piece a I grant ray de soleil, où sont comprins dedens et ouvrez de brodure les armez des pays de Mgr, et aux quatre quingnés de chascune piece a I esgle estant sur une terrasse et tenant un roleau où est escript son mot : Y me Tarde… », Art 3792 et suiv, novembre - juillet 1390, peintures réalisées au château de Germolles sous la direction de Jehan de Beau mex… : « Pour 200 roleaux d’or, sur quoy est escript : Y me tarde... avec les P et marguerites de la chambre de Madame ». MORANVILLE H., Inventaire de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, en 1420, Paris, 1935, article 689 : « ung estuy à oeillez d’argent néellé, escript dessus : Y me tarde, garni de bericles… », art 723 : « ung autre colier à levrier, de veluyaul vermeil brodé en deux escussons des armes de feu monseigneur le duc Phelippe et escript dessus : Y me tarde, de menues perles… ».
Bibliographie
Vaughan R., Philip the Bold. The formation of the Burgundian state, Londres, Woodbridge, 2002.
SCHNERB B., L'État bourguignon, Paris, Perrin, 2005.
Le temps des princes des fleurs de lis. L’art à la cour de Bourgogne, 1364-1419, Dijon, 2004
HABLOT L., « Ordres et devises des ducs de Bourgogne », Catalogue de l’exposition Le temps des princes des fleurs de lis. L’art à la cour de Bourgogne, 1364-1419, Dijon, 2004, p. 81-83.
HABLOT L., « Les signes de l’entente. Le rôle des devises et des ordres dans les relations diplomatiques entre les ducs de Bourgogne et les princes étrangers de 1380 à 1477 », Revue du Nord, n° 345-346, t. 84 avril/septembre 2002, p. 319-341.