devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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houppe

houppe d’argent à la queue d’or

Période
1380-1390
Aires géographiques
France
Personnage
Philippe II de Bourgogne
Famille
Bourgogne
Devises associées
houppe

houppe d’argent à la queue d’or

Cette devise, d’une « houppe d’argent encouhée d’or », figure sur les pennons commandés par le duc en 1383[1]. On ne la retrouve plus après cette date mais elle réapparaît dans l’emblématique de Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol (voir maison de Luxembourg-Saint-Pol) et dans celle de Louis de Beauvau (voir ce personnage). Sa présence sur des pennons confirme toutefois sa valeur emblématique temporaire. A cette période, Philippe le Hardi semble faire usage de multiples emblèmes porteurs d’une riche symbolique mais qui restent instables d’un point de vue emblématique : en 1375 par exemple, Philippe le Hardi se fait faire une robe semée de M d’or et de lévriers de perles colletés d’or avec des cygnes et des chapeaux de perles[2]. Il ne semble pas avoir conservé par la suite cette devise qui n’est peut-être qu’un hommage à un autre prince ou l’évocation de sa fidélité à sa femme symbolisée par les M. Durant les années qui suivent la mort de son père et précèdent son mariage, Philippe le Hardi, alors duc de Bourgogne, se fait réaliser plusieurs éléments vestimentaires et bijoux à la devise du cygne[3]. Comme pour les Plantagenêt et les Bohun, la portée de cette devise, peut-être héritée de sa mère Jeanne de Boulogne, est renforcée par son mariage, en 1369, avec la fille du comte de Flandre, Marguerite (†1405), dont la famille est également alliée à la première maison de Boulogne. En 1372, le duc fait réaliser « une chauce de la livrée de mons. De Flandres, et est semée de P, M et marguerites de pelles… pour la façon d’une autre chauce de ladite livrée où il a cignes de pelles qui ont baloiz en la poitrine »[4]. On retrouve le cygne, mêlé aux devises du duc et de la duchesse, sur les somptueux vêtements réalisés pour Philippe le Hardi à l’occasion des joutes célébrant l’entrée d’Isabeau de Bavière à Paris en 1389[5].

Notes

  1.  Août 1383, une commande est passée à Colart de Laon pour 4000 pennons de bouqueran à houppes blanches et 24 pennons de bouqueran à houppes de soie blanche et à croissants d’or de Chypre. En septembre 1383, une commande est passée à Jean de Beaumetz pour 2800 « pennonceaux vermeils semés de houppes blanches encouhées d’or » pour les gens d’armes de la compagnie du duc », PROST B. et H., Inventaires mobiliers de Philippe le Hardi, 2 vol., Paris, 1908, II, n°796, p. 133 et n° 803.
  2.  1375 : « pour 48 lettres M d’or, 24 petits coliers de lévriers et 73 boillons de roses…baillez à Henriet le brodeur pour mettre en une robe de perles à chapeaux et signes et lévriers de perles », d’après PROST, PROST B. et H., Inventaires mobiliers de Philippe le Hardi, 2 vol., Paris, 1908, t. I, n° 2423, cité dans BEAULIEU M. et BAYLé J., Le costume en Bourgogne de Philippe le Hardi à Charles le Téméraire, Paris, 1956, p. 52, note 4.
  3.  PROST B. et H., Inventaires mobiliers de Philippe le Hardi, 2 vol., Paris, 1908, t. I, article 719 (1367) : « a Vinant de Couloigne pour une ceinture d’or à aigles et à cignes blans esmaillés que il a faite et délivrée à Mgr... » ; article 939 (1368): « Josset de Halle, orfevre de Mgr pour acheter trois onces d’or fin pour faire un cigne pour mond. Seigneur… » ; article 947 (1368) : « à Lorancin Malaquin orfèvre demourant à Paris, pour son salaire de enchatonner en chatons d’or 28 balais pour mettre en 28 cignes qui sont au chapperom de pelles que Mgr a fait faire à Robin de Varennes son broudeur… ».
  4. Ibid., t. I, article 1554 (1372).
  5. . PETIT E., Itinéraires de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur, ducs de Bourgogne (1363-1419), d’après les comptes et dépenses de leurs hôtels, Paris, 1888, année 1389 : « La reine venoit de faire son entrée à Paris depuis peu, il y eut une feste et des joustes considerables à cette occasion. Le duc de Bourgoigne se fit faire, au conte de Nevers et à Philippe de Bar, son neveu, des habits magnifiques pour y paraoistre avec plus d’honneur, ainsi qu’aux nopces de monseigneur de Tourraine, qui se firent en même temps. Et entre autres choses, trois pourpoints dont l’un de veluau vert à deux arbres de chesne devant et derrière et sur les manches, deux arbres d’aubespine de perles et d’or soudis, et sous les abres troupeaux de brebis de perles rachiés d’or par dessous. L’autre avoit la poitrine et les manches toutes de perles et estoit semé de soleils et de fleurs d’orfèvrerie fretté de perles d’or soudis. En chaque losange y avoit un cigne, en l’autre une brebis, et le dessous ouvré d’or de chypre losangé sur satin rouge ».

Bibliographie

Vaughan R., Philip the Bold. The formation of the Burgundian state, Londres, Woodbridge, 2002.

SCHNERB B., L'État bourguignon, Paris, Perrin, 2005.

Le temps des princes des fleurs de lis. L’art à la cour de Bourgogne, 1364-1419, Dijon, 2004

HABLOT L., « Ordres et devises des ducs de Bourgogne », Catalogue de l’exposition Le temps des princes des fleurs de lis. L’art à la cour de Bourgogne, 1364-1419, Dijon, 2004, p. 81-83.

HABLOT L., « Les signes de l’entente. Le rôle des devises et des ordres dans les relations diplomatiques entre les ducs de Bourgogne et les princes étrangers de 1380 à 1477 », Revue du Nord, n° 345-346, t. 84 avril/septembre 2002, p. 319-341.

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