devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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marguerite

une marguerite au naturel stylisée

Période
1360-1410
Aires géographiques
France
Personnage
Philippe II de Bourgogne
Famille
Bourgogne
Devises associées
marguerite
Lettres associées
MP

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Une marguerite au naturel stylisée sur un carreau de pavement du château de Germolles réalisé pour Philippe le Hardi

Une marguerite au naturel stylisée (1369-1405†)

Les comptes font très largement référence à cette devise qui apparaît sur de nombreux supports : orfèvrerie, collier, houppelandes, gréement de navires, peintures murales[1], manuscrits[2], etc[3]. Le duc semble en faire usage de son mariage à la fin de sa vie. Elle est souvent associée aux autres devises et au chiffre du duc ou de la duchesse et est portée par la plupart de ses enfants, en particulier Marguerite de Bourgogne, épouse de Léopold IV d’Autriche ou la femme de Jean sans Peur, Marguerite de Bavière[4]. Philippe le Hardi fera figurer cette devise sur des colliers distribués à ses proches[5]. Il est probable que ce collier de marguerites lui a servi un temps de colliers de livrée (voir arbre d’Or)[6]. Cette devise est très certainement une allusion courtoise à sa femme Marguerite de Flandre.  Les trois couleurs de la fleur – vert, blanc, rouge – sont également celles portées alors par le roi de France, Charles V puis Charles VI. Ce choix peut-être une forme d’hommage au roi. Ce sont aussi les couleurs associées aux vertus théologales de Foi, Espérance et Charité.

Le mariage de Marguerite de Flandre et de Philippe le Hardi. Paris, BnF, Ms. Fr. 2615, fol. 399, vers 1400

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les peintures conservées du château de Germolles sans doute dues au pinceau de Jean de Beaumetz, peintre du duc.

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Notes

  1.  C’est notamment le cas des peintures murales conservées du château de Germolles.
  2.  Grandes chroniques de France, Paris, BnF, Ms. Fr. 26115, fol. 399.
  3.  PROST B. et H., Inventaires mobiliers de Philippe le Hardi, 2 vol., Paris, 1908, article 111, 15 mars 1378 (n.s.) : « pour une petite ceinture d’or à margueritez que Mgr a fait pranre… », Art 540, 10 janvier 1381 : « A Robinet de Varennes, broudeur…une jaquette noire de vermaul, semée par la moitiée de marguerites », Art 570, juin 1381 : « pour deux celles garnies et deux escus pour joster, l’une roige, semée d’aigles d’or et l’autre d’or, seignée de marguerites…pour Mgr », Art 1445, 1386 : « …pour doubler la couverture de la poupe de la galée de Mgr…pour 14 aunes de drap moitié rouge, moitié blanc, pour faire lettres et devises sur lad. Couverture… pour 7 aunes de drap vert pour faire pluseurs marguerites sur lad. Couverture … », Art 1454 , 1386 : « pour une couverture de veluel vermeil taint en graine, fuillettée de fuillettes d’or de Chippre et de marguerites par le champ, semée des armes de Mgr pour son cheval de parement… », Art 1475, 1386 : « ..audit Melchior pour la façon de faire la devise de Mgr sur la voile de sa nef et de semr led. Voile de grans roleaux de drap de cousture de pluseurs grosses lettres et de marguerites… », Art 2696, juillet 1388 : « ... un gobelet d’or esmaillé de façon de marguerite..lequel monseigneur donna à mons. Le duc de Berry et un fermail d’or à ymaige de St George…lequel Mgr donna à un chevalier de Angleterre appellé messire Jehan de Lanclastre.. », Art 3394, janvier 1390 : « à Estienne Bievre, brodeur…pour Mgr…une chambre de drap d’or de damaz…ouvres de brodure à ses armes et à ses deux devises, c’est assavoir ung P et une marguerite… », Art 3571, octobre 1390 : « Jehan de Troyes sellier du roy…pour 3 seelles de parement pour Mme, une seelle de velueau azurée, la couverture et le siège ouvré de brodure de marguerites faictes d’après le vif d’or et d’argent de Chippre et le hernoys, tout semé de marguerites de cuyvre esmailllés… », Art 3792 et suiv, novembre - juillet 1390, peintures réalisées au château de Germolles sous la directionde Jehan de Beau mex… : « Pour 200 roleaux d’or, sur quoy est escript : Y me tarde..avec les P et marguerites de la chambre de Madame... pour 300 de P et M blainches mis avec les chardons en la chambre de madamoiselle la contesse de Nevers…pour demi cent de chardons mis en ladicte chambre..lesquels marguerites, P, chardons, berbiz et roses il a faictes et assises es limandes de la sale, chambre et garderobe du chastel de Germolles ».
  4.  PROST B. et H., Inventaires mobiliers de Philippe le Hardi, 2 vol., Paris, 1908, article 1301, 1385 : « à Estienne Bievre, brodeur…pour madamoiselle Marguerite 4 garnements, une cote simple semée de M et de marguerites.. », Art 3571, octobre 1390 : « Jehan de Troyes sellier du roy…2 seelles de parement pour mademoiselle de Nevers (femme de Jean sans Peur, appelée mademoiselle de Nevers avant la consommation du mariage), l’une d’ycelle couverte de veluyau vert toute semée de YY et MM…une seelle de hagenée pour mademoiselle de Nevers, couverte de veluyau vermeil en graine, le siege et la couverture semée de chapellés torticiez de feuilles de vyolettes, et dedens les chapelles ung Y en l’un et en l’autre une marguerite d’or de Chippre… ».
  5.  Parmi les colliers de Marguerite de Flandres relevés dans son inventaire après décès en 1405, on trouve un collier alternant PP et MM avec des marguerites, un autre de vingt-deux liens dont onze en forme de marguerites. Un collier à marguerites est donné au comte de saint Pol en 1400. Cités dans LIGHTBOWN R. W., Medieval European Jewellery, Londres, 1992, p. 265 et suiv. d’après DEHAISNES Chanoine C., « Documents et extraits divers concernant l’histoire de l’art dans la Flandre », l’Artois et le Hainaut avant le XVe siècle, Lille, 1886, p. 861-862. Un autre est probablement offert à Olivier de Clisson dont l’inventaire révèle en 1407 : « un collier de levrier, d’argent doré esmaillé à marguerite ». Inventaire d’Olivier de Clisson, p. 13, cité dans GAY V., Glossaire archéologique du Moyen Age et de la Renaissance, 2 volumes, Paris, 1887, 1928, article collier.
  6.  DAVID H., Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et co-régent de France, le train somptuaire d’un grand Valois, Dijon, 1947, p. 63. Etrennes du 1er janvier 1400, Philippe le Hardi remet au comte de saint Pol, beau-père de son fils Antoine, un « collier d’or ouvré a marguerites et dedens chaque fleur à perles ».

Bibliographie

Vaughan R., Philip the Bold. The formation of the Burgundian state, Londres, Woodbridge, 2002.

SCHNERB B., L'État bourguignon, Paris, Perrin, 2005.

Le temps des princes des fleurs de lis. L’art à la cour de Bourgogne, 1364-1419, Dijon, 2004

HABLOT L., « Ordres et devises des ducs de Bourgogne », Catalogue de l’exposition Le temps des princes des fleurs de lis. L’art à la cour de Bourgogne, 1364-1419, Dijon, 2004, p. 81-83.

HABLOT L., « Les signes de l’entente. Le rôle des devises et des ordres dans les relations diplomatiques entre les ducs de Bourgogne et les princes étrangers de 1380 à 1477 », Revue du Nord, n° 345-346, t. 84 avril/septembre 2002, p. 319-341.

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