devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

Vous êtes ici : Accueil > Familles > Bourgogne > Philippe III de Bourgogne > EE

EE

Les lettres EE affrontées et liées par un lac, fréquemment associées à la devise du fusil

Période
1420-1470
Aires géographiques
France
Personnage
Philippe III de Bourgogne
Famille
Bourgogne
Devises associées
fusil
Mots associés
AULTRE NARAY
Lettres associées
EE
Couleurs associées
gris/noir

Image1

La devise du fusil et le mot de Philippe le Bon dans le décor marginal de l’exemplaire ducal du Mortifiement de Vaine Plaisance de René d’Anjou ( (Bruxelles, KBR, Ms. 10308, fol. 1)

Les lettres EE affrontées et liées par un lac, fréquemment associés à la devise du fusil (1453-1467†)

Ces lettres forment un chiffre symbolique et non un monogramme reprenant les initiales du prince et de son épouse. Ce chiffre est très fréquent dans l’emblématique de Philippe le Bon à partir de 1453, comme le confirment ses sceaux notamment. Il se retrouve sur de nombreux autres supports[1]. Ce chiffre est toujours strictement figuré sous la même forme à tel point qu’il en devient presque une devise à proprement parler. Ainsi, en 1461, lors de l’entrée de Charles VII dans Paris, le duc de Bourgogne « estoit habillé d’un riche paletot de velours noir ouvré de orfavrerie et au senestre, les avoit de brodure fait de deux EE couplés ensemble, lesquels estoient garnis de gros bailais, dyamans et grosses perles…il estoit monté sur ung coursier blanc houchié de satin figuré noir, broudé de fusilz et de EE couplés »[2].

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour tenter d’en saisir le sens comme par exemple le Eques Ecclesiae proposé par F. Deuchler et Francis Salet[3]. Son apparition dans l’emblématique ducale coïncide en tous cas avec la chute de Constantinople en 1453 avec laquelle elle entretient un lien probable (Pastoureau). Le lac qui unit ces deux lettres supporte l’idée du lien, de l’attachement qui assemble deux termes ou deux personnes. L’utilisation de ces deux lettres repose également la question du sens emblématique des lettres à la fin du Moyen Age, dossier juste entrouvert et qui mériterait une étude approfondie.

Le chiffre de Philippe le Bon sur la tapisserie prise par les Suisses lors de la batailles de Grandson. Musée de Berne

Image2

Notes

  1.  Parmi les sources on peut citer le Livre de prières de Philippe le Bon, Paris, BNF, N. a. Fr. 16428, vers 1462-1465 et le mortifiement de Vaine plaisance du Roi René d’Anjou., Bruxelles, KBR, Ms. 10308, fol. 3v° ou encore le Ms. Lat. 10538 de la BNF, vers 1410, le Bruxelles, KBR, Ms. 9511, fol 3 et Ms. 9017, fol 38v. Voir aussi dans LAURENT R., Les sceaux des princes territoriaux belges du Xe siècle à 1482, Bruxelles, 1993, le signet aux EE utilisé entre 1453 et 1467 n° 34 daté de 1460. Pour les sources iconographiques, voir la tapisserie du musée historique de Berne et la coupe conservée à Vienne, Weltliche Schatzkammer.
  2.  DU CLERCQ J., Mémoires, F. de REIFFENBERG éd., Bruxelles, 1823, t. 3, liv. IV.
  3.  TOURNEUR V., « Les origines de l’Ordre de la Toison d’Or et la symbolique des insignes de celui-ci », dans Académie royale de Belgique, Bulletin de la Classe des Lettres et des Sciences Morales et Politiques, ser. V, XLII, 1956, p. 300 à 323 ; DEUCHLER Fl., Die Burgunderbeute, 1963, p. 362 et SALET, 1990, p. 24.

Bibliographie

PASTOUREAU M., « Armoiries, devises, emblèmes. Usages et décors héraldiques à la cour de Bourgogne et dans les Pays-Bas méridionaux au XVe siècle », Miniatures flamandes, 1404-1482, Paris, 2011, p. 89-102.

PASTOUREAU M., « Emblèmes et symboles de la Toison d’or », L'ordre de la Toison d'or de Philippe Le Bon à Philippe Le Beau (1430-1505), idéal ou reflet d'une société ?, Bruxelles, 1996, p. 99-106.

Paviot J., « Emblématique de la maison de Bourgogne sous Philippe le Bon (1419-1467) », Actes du colloque Héraldique, sigillographie et sociétés savantes, 26 et 27 octobre 2006, Bulletin de liaison des sociétés savantes, no 12, mars 2007, p. 11-13.

SCHNERB B., L'État bourguignon, Paris, Perrin, 2005.

SALET F., « Emblématique et histoire de l’art », Revue de l’art, 1990, n°87, p.13-28.

TOURNEUR V., « Les origines de l’Ordre de la Toison d’Or et la symbolique des insignes de celui-ci », dans Académie royale de Belgique, Bulletin de la Classe des Lettres et des Sciences Morales et Politiques, ser. V, XLII, 1956, p. 300 à 323.

Autres devises pour Philippe III de Bourgogne

×