devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

Vous êtes ici : Accueil > Familles > Bourgogne > Philippe III de Bourgogne > Bleu/blanc

Bleu/blanc

Les couleurs bleu et blanc

Période
1420-1440
Aires géographiques
France
Personnage
Philippe III de Bourgogne
Famille
Bourgogne
Couleurs associées
bleu/blanc, bleu/blanc/rouge

Les couleurs bleu et blanc (1424-1433)

La comptabilité ducale nous confirme qu’à partir de 1424, Philippe le Bon abandonne la combinaison bleu/noir au profit du bleu et blanc de 1424 à 1427[1]. Entre 1427 et 1433, cette combinaison est fréquemment complétée par le rouge, couleur de l’ordre de la Toison d’or mais aussi combinaison partagée avec d’autres princes. Ainsi, en 1427, Philippe le Bon fait ajouter le rouge sur un étendard en cours de confection, probablement pour souligner son alliance avec son beau-frère le duc de Bedford dont ce sont les trois couleurs (voir ce personnage). Philippe le Bon conservera le bleu, le blanc et le rouge jusqu’en 1433, date à laquelle il reprend les pourparlers avec la France après le renversement de La Trémoille[2]. Ces couleurs ont été reprises par Charles le Téméraire comme le prouvent les représentations des étendards pris à Grandson en 1476. Ces trois couleurs emblématiques sont particulièrement intéressantes car elles sont portées à la fois par Jean de Berry puis Charles d’Orléans et le Dauphin à sa suite contre le parti Bourguignon et par les tenants du même parti Bourguignon et de la France anglaise, Jean de Bedford et Philippe le Bon puis Charles le Téméraire.

L’interprétation symbolique de ces couleurs reste assez délicate à défaut de traités de référence sur la symbolique des couleurs pour cette période, exception faites de celui du héraut Sicille. L’abandon du noir et gris, attachées à l’idée du deuil et de la tristesse, au profit du bleu/blanc montre un revirement dans le discours politique des années 1420-1430 mais le retour du noir gris après 1433 reste plus difficile à expliquer.

Notes

  1.  LABORDE L. comte de, Les ducs de Bourgogne, étude sur les lettres, les arts et l’industrie pendant le XVe siècle, 1849-1851, t. I., p. 245.
  2.  Cité dans LIOCOURT Colonel de, La mission de Jeanne d’Arc, Paris, 1974, p. 208 et MERINDOL C. de, « Les joutes de Nancy, le pas de Saumur et le pas de Tarascon », Rencontres de Lausanne, fêtes et cérémonies aux XIVe-XVIe siècles, Lausanne, 1994. En 1432, le duc fait réaliser « pour 112 aulnes de drap vermeil pour faire robes aux archiers de corps de MS pour la feste de la Thoison d’Or… pour 16 aulnes de drap blanc et bleu d’Yppre pour faire les devises d’icelles robes… », d’après LABORDE, n° 1078, cité dans BEAULIEU M. et BAYLé J., Le costume en Bourgogne de Philippe le Hardi à Charles le Téméraire, Paris, 1956, p. 55, note 5.

Bibliographie

PASTOUREAU M., Noir, histoire d’une couleur, Paris, 2008.

PASTOUREAU M., « Armoiries, devises, emblèmes. Usages et décors héraldiques à la cour de Bourgogne et dans les Pays-Bas méridionaux au XVe siècle », Miniatures flamandes, 1404-1482, Paris, 2011, p. 89-102.

PASTOUREAU M., « Emblèmes et symboles de la Toison d’or », L'ordre de la Toison d'or de Philippe Le Bon à Philippe Le Beau (1430-1505), idéal ou reflet d'une société ?, Bruxelles, 1996, p. 99-106.

Paviot J., « Emblématique de la maison de Bourgogne sous Philippe le Bon (1419-1467) », Actes du colloque Héraldique, sigillographie et sociétés savantes, 26 et 27 octobre 2006, Bulletin de liaison des sociétés savantes, no 12, mars 2007, p. 11-13.

SICILLE, Le blason des couleurs en armes, livrées et devises, Cocheris H. éd., Paris, 1859.

Autres devises pour Philippe III de Bourgogne

×