couronne traversée par deux rameaux
une couronne traversée par deux rameaux, un d’olivier et un de palme, avec des fruits rouges (piumai)
- Période
- 1420-1447
- Aires géographiques
- Italie, Lombardie
- Personnage
- Philippe Marie Visconti
- Famille
- Visconti
- Devises associées
- couronne traversée par deux rameaux (piumai)
Les ouvrages anciens attribuent parfois cette devise, appelée piumai, à Jean Galéas[1], mais les auteurs contemporains s’accordent à dire que c’est seulement avec son fils Philippe-Marie qu’elle entre réelement dans l’emblématique des Visconti.
Pietro Candido Decembrio dans sa Vie de Philippe Marie, écrite en 1447, la mentionne parmi les emblèmes adoptés par le duc : « post diademate, palma et lauro illustri, non vexilla modo, sed preclara domus sue decoravit »[2]. Cependant, ça sera seulement bien plus tard, en 1572, que Francesco Castelli affirmera qu’elle aurait été conférée au troisième duc de Milan par Alphonse V d’Aragon (†1458) en remerciement de l’aide qu’il lui avait apporté pendant la reconquête de Naples en 1442[3] : la palme symboliserait alors la gloire et la victoire, tandis que l’olivier figurerait la paix[4]. Il est évident qu’un témoignage aussi tardif doit être considéré avec prudence.
En fait la question de l'origine de cet emblème reste posée puisque une devise analogue se retrouve, dès la fin du XIVe siècle dans l'emblématique des Bourbon (voir la notice couronne traversée par deux palmes), utilisée notamment par Jacques de Bourbon-La Marche, époux de Jeanne II de Naples, qui la concède vers 1415 à Palla Strozzi. Cette même souveraine aurait pu la conférer à Philippe Marie quand, vers 1420, elle lui accorde le privilège d'écarteler ses armes avec celles du royaume de Naples[1].
Quoiqu'il en soit, de nombreuses attestations confirment son utilisation par Philippe Marie. Dans cette forme la devise est représentée, à l’intérieur d’un écu entouré du chiffre FM de Philippe Marie, dans les fresques de la chapelle de Teodolinda dans le cathédrale de Monza (1441-1446)[5]. A la même époque (1445-14447) elle est représentée dans le frontispice de la Vie de Saint-Jean Baptiste de Francesco Filelfo, entre les armes et le chiffre du duc et couronnant les armes ducales (Milan, Biblioteca Trivulziana, ms. Triv. 732, f. 1r).
ILLUSTRATIONS
Armoirie écartelée Visconti-Empire (Ducale) surmontée par la devise des piumai. Grosso d'argent de Philippe Marie Visconti, après 1412-avant 1447 (source : www.numismatica.it).
Ecu à la devise des piumai de Philippe Marie Visconti. Armorial Trivulziano, Milan, Biblioteca Trivulziana, ms. 1390, p. 4 (d’après Stemmario Trivulziano, Maspoli C. éd., Milan, 2000, p. 62).
Francesco Filelfo, Vie de Saint-Jean Baptiste, frontispice avec armes et devise du piumai de Philippe Marie Visconti, Milan, Biblioteca Trivulziana, ms. Triv. 732, f. 1r.
[1] BELTRAMI L., Il castello di Milano (castrum Portae Iovis) sotto il dominio dei Visconti e degli Sforza 1368-1535, Milan, 1894, p. 722 et ID., Divixia vicecomitorum. Dal libro delle Arme Antique de Milano, Milan, 1909, p. 57.
[2] « Vexillo primum gentili ac bipartito aquilarum viperarumque discrimine, deinde paterno usus est, quod a Francisco Petrarca editum plerique prodidere, hoc in preliis uti consuevit, turturis figuram preferente in solis iubare. Post diademate, palma et lauro illustri, non vexilla modo, sed preclara domus sue decoravit »: DECEMBRIO P.C., Vita Philippi Mariae tertij Ligurum ducis, Butti A., Fossati F., Petraglione G. éd., Rerum Italicarum Scriptores, t. 20-1, Bologne, 1952, p. 89-90, cap. 30 e p. 138-139, note 1.
[3] « Dono recepit coronam cum palma et oliva decoratam cum privilegio quod tam ipse quam futuri Mediolani duces possent has palman et olivam in summitate coronae ducalis portare »: CASTELLO F., Compendium vitae Principum et Ducum Mediolani, Milan, Biblioteca Ambrosiana, ms. 295, cité par ROCCULI G., « Gli Stampa e il castello di Cusago », Atti della Società italiana di studi araldici, 21 (2012), p. 117-156, à p. 125, note 21.
[4] MASPOLI C., « Arme e imprese visconte e sforzesche Ms. Trivulziano n°. 1390 », Archives héraldiques suisses, 1996, I, p. 132-158, à p. 152-153. Sur cette devise voir aussi CAMBIN G., Le rotelle milanesi. Bottino della battaglia di Giornico 1478. Stemmi, imprese, insegne, Fribourg, 1986, p. 448.
[5] ZUFFI S., « L’araldica ducale », Monza. La Cappella di Teodolinda nel Duomo, Cassanelli R., Conti R. dir., Milan, 1991, p. 119-121.
Notes
- ↑ Sur cette concession voir HABLOT, L., "Ordonner et inclure. L’héraldique au service de l’unité des officiers angevins", Les officiers et la chose publique dans les territoires angevins (xiiie-xvesiècle) : vers une culture politique ? Gli ufficiali e la cosa pubblica nei territori angioini (XIII-XV secolo): verso una cultura politica? [en ligne]. Rome : Publications de l’École française de Rome, 2020 (généré le 26 mai 2020). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/efr/7170>. ISBN : 9782728314454. DOI : https://doi.org/10.4000/books.efr.7170.