lion
un lion
- Période
- 1383-1387
- Aires géographiques
- France
- Personnage
- Charles VI
- Famille
- Valois
- Devises associées
- cerf ailé, lion, anneaux entrelacés
- Lettres associées
- K
Il ne semble pas que l’on puisse affirmer que Charles VI ait conservé le lion comme devise personnelle, héritée de Charles V et de ses prédécesseurs. Toutefois, la récurrence de cette figure au début de son règne et son emploi dans ses sceaux établissent une certaine continuité.
Cette figure apparaît notamment sur plusieurs articles de comptes entre 1383 et 1387, soit sous la forme d’un lion entier soit sous celle d’une tête de lion[1]. D’abord associée à l’aigle, le lion apparaît ensuite en compagnie de la devise des anneaux, des plumes de coq ou de celle du cerf volant.
Les comptes ne précisent pas explicitement qu’il s’agit de la devise du roi. Il peut s’agir de celle d’un autre prince, portée par le roi, ou d’un simple élément décoratif. Toutefois le poids emblématique de cette figure invite à y voir un marqueur dynastique occasionnellement utilisé par Charles VI.
Deux lions apparaissent ainsi sous les pieds du roi sur son sceau de majesté vers 1392 et dans le champ du sceau équestre.[2]. La tête de lion se retrouve sur une sculpture de la façade de Saint Jean de Latran à Rome, associée aux armes de France.
Il semble pourtant que, concurrencée par un nouveau bestiaire, cette devise perde sa valeur d’emblème dynastique à l’issue du règne. Le lion avait été accaparé par la maison de Bourgogne qui en doublait la valeur depuis le rattachement au duché de la Flandre et des ses armes au lion. D’autre part la devise du tigre, adoptée vers 1394, offrait une sorte de substitut au lion dynastique. On ne retrouve plus cet emblème chez les successeurs de Charles VI.
[1] LEPROUX, compte de 1383, article 191 : « A Jehan de Troyes, sellier, pour une selle de courcier pour ledit seigneur, ... le siege, la couverture et les arconnieres de fin velviau vermeil taint en grainne, ouvré de brodure et aus 4 quingnes de la couverture 4 lions d’or de Chipre et ou milieu des 4 lions a deux aigles encollees de deux couronnes d’or de Chippre, et tout le champ de la ditte couronne semé de feullaige estrange d’or a un point et le hernois de laditte selle, le tissu de soie vermeille a un fillet refendu d’or et semé de testes de Sarrazin... », article 202 : « A Henry Gontier, brodeur, pour la façon d’un jaques de satin vermeil taint en graine pour ledit seigneur, dont il a en la moitié dudit jaques 6 grandes plumes de coq d’or et d’argent de Chipre faiz pour le voyage à Bourbourc et sont les plumes en tuiaux d’or soudiz et sur les deux plumes et tuiaux a un fermeillet de brodure et ou milieu de chascun fermeillet un teste de lyon couronnee, et tiennent en leur gueulle deux ennelez d’or et d’argent d’orfavrerie, pour or, soie et façon... » ; compte de 1384, article 452 (têtes de lions et chiffre K) ; compte de 1385, article 631 (selle à têtes de lions tenant des annelets dans la gueule, cerfs volants et annelets or et argent), article 633 (selles à têtes de lions et annelets), 647 (selle à cerfs volants annelets et têtes de lions), 648 (selle à têtes de lions et cerfs volants).
DOUET d’ARCQ, 1874, 1387 : « Ledit Simon, pour la croissance d’un autre surcot court de drap d’or sur champ d’azur à testes de lyons... ».
[2] Paris, A. N., D. 68.