EN BON POINT
Le mot EN BON POINT associé à un faucon essorant
- Période
- 1370-1390
- Aires géographiques
- Espagne-Castille
- Personnage
- Jean Ier de Castille
- Famille
- Castille-Trastamare
- Mots associés
- EN BON POINT
- Couleurs associées
- vert
1382 ? (1385) -1390†
Le mot EN BON POINT associé à un faucon essorant
Cette devise, relevée par Alvaro de Cordova[1], est connue par les chroniques relatant la bataille d’Aljubarrota (1385) où il figure sur étendard vert sur un listel tenu par un faucon[2]. C’est la première devise castillane associée à un mot et à une couleur. Le choix d’un mot en français révèle les liens qui unissent alors les Trastamare aux Valois et reflète sans doute les échanges culturels en cours à cette période, notamment la diffusion des modes emblématiques déjà perceptible en Aragon. La création de l’office de connétable par Jean Ier, à l’imitation de la cour de France, en est un exemple.
Le faucon est évidement un des oiseaux préférés de l’aristocratie médiévale, apprécié pour sa rapidité et sa pugnacité. La cour de Jean Ier s’était taillée une belle réputation en matière de chasse au vol et de fauconnerie et le souverain envoyait des faucons comme présents diplomatiques – et emblématiques ? – à ses alliées[3]. Le connétable Lopez de Ayala occupa sa captivité portugaise, à l’issue de la défaite d’Aljubarrota, à la rédaction d’un traité de fauconnerie : le Libro de la caza de las aves. Le mot EN BON POINT qui est associé à cette devise appartient au vocabulaire de la fauconnerie et désigne la bonne santé alimentaire de l’animal. Comme le souligne Cordova, ce faucon fait sans doute pendant à la devise contemporaine de l’aigle du roi Jean Ier d’Aragon. Il serait aussi le symbole de son emprise chevaleresque dont le but est la conquête du Portugal comme le supposent la couleur verte et le mot EN BON POINT qui lui sont associés. En 1382, les troupes anglaise envoyées à Lisbonne par Richard II au secours de Ferdinand de Portugal, avaient elles-mêmes déployé des étendards rouge au faucon blanc, devise du roi d’Angleterre, qui aurait pu influencer le choix de leurs rivaux castillans[4].
Notes
- ↑ de Córdova Miralles Á. F., « Bajo el signo de Aljubarrota:la parábola emblemática y caballeresca de Juan I de Castilla (1379-90) » (à paraître)
- ↑ La chronique portugaise précise : “dous blações del Rey, isso mesmo de sua divisa huũ deles, cujo campo hera verde e em meo huũ falcão que nas maoõs tinnha huũ rotulo com huũ mote, que ẽ limguoagẽ framces dizia: Em boõ ponto”; Lopes, Fernão, Crónica de D. João I , Oporto, 1949, p. 123; Menéndez Pidal, Faustino, Heráldica de la casa real…, p. 289.
- ↑ En 1383 et 1384, Charles III de Navarre reçoit ainsi de précieux faucons castillans de Jean Ier
- ↑ “Que cumpre dizer mais, em tanta pressa e sujeição foram postos os da cidade e seu termo, havendo d'elles medo como de seus grandes inimigos, que o conde [de Cambrix] ordenou, para guarda das quintas e casais, que cada um tivesse senhos pendões de sua divisa, que era um falcão branco em campo vermelho; e a quinta e casal onde os ingleses não achavam aquelle pendão logo era roubada de quanto aí havia. E quantas bestas vinham pera a cidade, assim das quintas como dos casais e montes de redor, para venderem suas cousas, cada um havia de trazer um pendão daquelles, que custava certa cousa, para lhe não fazerem mal”; Fernão Lopes, Crônicas de D. Pedro e D. Fernando, Paris-Lisboa, Áillaud & Bertrand 1921-22, pp. 206-207.
Bibliographie
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Suárez Fernández L., Monarquía hispana y revolución Trastámara, Madrid, 1994.
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de Córdova Miralles Á. F., « Bajo el signo de Aljubarrota:la parábola emblemática y caballeresca de Juan I de Castilla (1379-90) » (à paraître)
BOULTON d’A. J. D., The Knights in the Crown: The Monarchical Orders of Knighthood in Late Medieval Europe, 1326–1520, 2nde ed., St. Martin’s, 2000, p. 46-49.
Menéndez Pidal F., Heraldica de la Casa real de leon y de Castilla (siglo XII-XVI), Madrid, 2011, p. 242-248
García Díaz, I., « La orden de la Banda », Archivum Historicum Societatis Iesu, 60 (1991), p. 29–89
Ceballos-Escalera y Gila A. de, La orden y divisa de la Banda Real de Castilla, Madrid, 1993, p. 93-95
Rodríguez Velasco J. D., Ciudadanía, soberanía monárquica y caballería. Poética del orden de caballería, Madrid, 2009
Menéndez Pidal F., « Algunos datos sobre la Orden de la Banda », Armas e Troféus, 2ª serie, año V (1964) (sin paginar).