devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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vert/violet

Période
1460-1500
Aires géographiques
Portugal
Personnage
Jean II de Portugal
Famille
Portugal
Devises associées
pélican et sa piété, palmier
Lettres associées
Y couronné
Couleurs associées
vert/violet

v. 1475-†1495

Les couleurs vert/violet ou vert/pourpre

Ces couleurs sont attestées, en association avec la devise du pélican dans la chronique de Rui de Pina[1], quand il décrit les célèbres fêtes données lors du mariage du prince héritier Alphonse avec l’infante Isabel d’Aragon, sur la grande place de Lisbonne, où avaient eu lieu les joutes :

Et lundi premier jour de l’octave on mit une toile sur la place, qui était couverte par-dessus de fines étoffes, sur de grands mâts, et avec une infinitude de drapeaux royaux. Et la toile était couverte de fines étoffes vertes et violettes, qui étaient les couleurs du roi, toute remplie de part et d’autre de Pélicans dorés, brodés sur la toile, ce qui semblait fort bien.[2]

Selon Miguel de Seixas, il est possible d’établir une relation intéressante entre ces deux couleurs et un texte théorique qui connut un remarquable succès dans les milieux de cour du XVe siècle : le célèbre Blason des Armes[3]. L’auteur (ou les auteurs) nous parle(nt) du vert et du violet (ou pourpre) à deux reprises. Elles reçoivent d’abord une explication séparée : le vert, associé aux arbres, aux feuilles et aux fruits, représente la jeunesse et la joie, alors que le violet symbolise le Christ en tant que Roi des Cieux ou Roi des Rois ; l’auteur, toutefois, rajoute que la juxtaposition de ces deux couleurs signifie la « joie d’amour »[4]. Dans une autre partie du traité, l’auteur rapproche encore une fois ces deux couleurs, associant la première à l’amour de Dieu (car Il créa les arbres, les feuilles, les fleurs et les fruits pour aliment et entretien de l’homme), et la seconde au juste hommage qui doit être prêté aux « pères spirituels, rois, princes, gouverneurs et hommes de justice »[5]. Ces interprétations s’encadrent parfaitement dans le sens proposé pour la devise de Jean II, le vert s’associe au palmier et le violet au pélican ; tous deux représentent la joie de l’amour du Christ. Notons au passage l’insistance sur la notion de la pourpre comme couleur de la royauté christique et, par extension, comme expression de l’hommage (on n’ose pas dire dévotion) dû aux rois qui cherchent à suivre le modèle du Roi des Rois.

Notes

  1.  Rui de Pina, Crónicas, Porto: Lello & Irmão Editores, 1977, p. 933 (traduction Miguel de Seixas).
  2.  Resende, Garcia de, op. cit., p. 177.
  3.  Hiltmann, Torsten, …
  4.  Sicille, Il Blasone dei colori. Il simbolismo del colore nella cavalleria medievale (a cura di Massimo D. Papi, presentazione di Franco Cardini), Rimini: Il Cerchio Iniziative Editoriali, 2000, p. 36-38.
  5.  Sicille, Il Blasone dei colori…, p. 70.

Bibliographie

METELO de SEIXAS M., « Art et héraldique au service de la représentation du pouvoir sous Jean II de Portugal (1481- 1495) », Actes du colloque de Pise-Florence, Arme segreta, dir. M. Donato et alii, à paraître.

METELO deSeixas M., « As armas e a empresa do rei D. João II. Subsídios para o estudo da heráldica e da emblemática nas artes decorativas portuguesas »,  Mayer Godinho Mendonça I. et Correia A. P. éd., As Artes Decorativas e a Expansão Portuguesa. Imaginário e Viagem. Lisbonne, Fundação Ricardo Espírito Santo Silva / Centro Cultural e Científico de Macau / Escola Superior de Artes Decorativas, 2010, p. 46-82.

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