devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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trône ardent

Un trône en feu (siti perillos ou trono ardiente)

Période
1440-1500
Aires géographiques
Sicile, Naples
Personnage
Ferdinand Ier de Naples
Famille
Aragon-Naples
Devises associées
trône ardent, siège périlleux

Image1

La devise du trône ardent dans les marges du Objurgatio in calumniatorem Platonis d’Andreas Contrarius, Paris, BNF Ms. Lat 12947, fol. 127, vers 1470

Un trône enflammé ou siti perillos

Ferdinand Ier reprend cette devise initiée par son père Alphonse V. Elle figure dans de nombreux documents associés au roi de Naples dont les décors du Castelnuovo, ses manuscrits et les maillons du collier de son ordre de l’Hermine.

Cette figure fait allusion à la chaise périlleuse de la Table Ronde[1]. Joan Domenge i Mesquida rappelle que cette devise est l’emblème prophétique par excellence du roi Alphonse. Une version catalane de la Quête del saint Graal circule alors à la cour d’Aragon avec de nombreuses allusions au Siti Perilos. Cette figure est une claire allusion à la quête du Bien et à la pratique des vertus. Comme pour bien d’autres devises princières, ces références à l’univers arthurien caractérisent les cours de la période. Dans le contexte précis du règne d’Alphonse V, en compétition avec d’autres prétendants, le trône évoque la royauté sur Naples qui ne sera accordée qu’à un homme vertueux, un nouveau Galaad : Alphonse d’Aragon[2]. Ferdinand Ier, obligé lui-aussi de lutter pour assurer sa légitimité, s’associe sans doute au même discours de cette devise.

Notes

  1.  C’est bien la chaise périlleuse des romans arthuriens qu’il faut reconnaître dans cette devise. Selon le Merlin de Robert de Boron écrit au début du XIIIe siècle la Table Ronde comporte cinquante et un sièges dont la chaise périlleuse, placée à la droite de celle d’Arthur, qui est réservée au chevalier sans reproche qui rapportera le Graal. Le parallèle avec la Cène est contenu dans l’idée que cette chaise périlleuse était celle de Judas. En retrouvant le Graal, le chevalier qui y prendra place réparera la faute du traître. MICHA, « La Table Ronde chez Robert de Boron et dans la Queste du Saint Graal », p. 119-136.
  2.  C’est ce que formulent les conseillers royaux : lo siti perillós que lo dit senyor fa per sa divisa o empresa, y que una de les dites Virtuts ab alta veu significà e parlà al dit senyor que la dita empresa del dit siti perillós, per la benaventurada conquesta havie son obtente, com algun altre rey, príncep ne senyor no ere stat digne de seure sobre aquell siti, sinó lo dit senyor que havia supeditat e obtengut lo dit reyalme (Madurell, 1963, p. 218).

Bibliographie

DOMENGE i MESQUIDA J., « La gran sala de Castelnuovo. Memoria del Alphonsi regis triumphus », Le usate leggiadrie. I cortei, le ceremonie, le feste e il costume nel Mediterraneo tra il XV e XVI secolo, COLESANTI G.T. dir, Montella, 2010, p. 290-338.

alGarra V. M. (1994) “Espacios de poder. Pavimentos cerámicos y escritura en el Real de Valencia en época de Alfonso el Magnánimo”, El poder Real en la Corona de Aragón (s. XIV-XVI), vol. 3, Actas del XV Congreso de Historia de la Corona de Aragón (Jaca, 1993), Zaragoza, p. 269-289.

álVaro, M. I. (2005), “La emblemática en la cerámica”, Emblemata, 11, p. 349-401.

Battista R. di (1998-99), “La porta e l’arco di Castelnuovo a Napoli”, Annali di Architettura, X-XI, p. 7-21.

español F. (2001), Els escenaris del rei. Art i monarquia a la Corona d’Aragó, Manresa.

GarCíaMarsilla J. V. (2000), “Le immagini del potere e il potere delle immagini. I mezzi iconici al servizio della monarchia aragonese nel basso medioevo”, Rivista Storica Italiana, CXII, p. 569-602.

La Biblioteca Reale di Napoli al tempo della dinastia aragonese (1998), cat. exp., (a cura de) tosCano G., València.

tosCano G. (1998), “La formación de la biblioteca de Alfonso el Magnánimo: documentos, fuentes, inventarios”, in La Biblioteca Reale..., p. 185-219.

tosCano G. (2001), “Nápoles y el Mediterráneo”, in El Renacimiento Mediterráneo, cat. exp., natale M. dir., Madrid, p. 79-99.

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