chien attaché sous un arbre
Un chien colleté attaché par sa laisseVERGANI G.A., L’arca di Benrabò Visconti al Castello Sforzesco di Milano, Cinisello Balsamo, 2001, à p. 119-167. sous un arbre (cane sotto il pino)
- Date
- 1385
- Aires géographiques
- Italie, Lombardie
- Personnage
- Barnabé Visconti
- Famille
- Visconti
Cette devise se retrouve sur le tombeau de Barnabé Visconti[1]conservée au Musée du Castello Sforzesco de Milan depuis 1898, mais provenant de l’église de San Giovanni in Conca, que le seigneur de Milan avait fait réaménager dans le but de la transformer en chapelle palatine et mausolée pour sa famille.
Comme en témoigne une gravure publiée par Pompeo Litta en 1824[2], la devise se voir sur la marge inférieure du cartouche tenu par la statue de la Force d’âme (Fortitudo), une des deux Vertus qui côtoient le portrait équestre du seigneur[3]. Le mot SOURAYNE (= souveraine ?) peint juste en dessus semble davantage en relation avec la vertu et fait peut-être écho au S rayonnant semé sur sa robe.
La complexité de cette figure peut semble surprenant en cette période quui voit apparaître les premières devises mais nous n’avons aucune raison de croire qu’elle puisse être un ajout plus récent. Si la statue équestre, conçue pour être exposée dans le chœur de la même église, avait été réalisée vers 1355-1363 par Bonino da Campione comme monument censé célébrer le seigneur de son vivant, ce fut son neveu Jean Galéas qui commanda au même sculpteur sa transformation en monument funéraire, pour accueillir le corps de son oncle mort en 1385. Il semble que c'est à cette occasion que furent sculptés le sarcophage, soutenu par des colonnettes, le couvercle chargé de plusieurs éléments emblématiques et les vertus sur les deux cotés du cheval[4]. Donc, bien que cette partie ait été réalisée après la mort de Barnabé, il est toutefois plausible que les emblèmes reproduits ici lui aient effectivement appartenu.
Cette figure du chien coïncide bien avec la passion de Barnabé pour la chasse et, notamment, pour les chiens. Il en possédait pas moins de 5000.
La signification symbolique de cette devise est peut-être expliquée par le mot qui lui fut associé par François Ier Sforza, qui l’avait reprise tout en la modifiant (un chien assis sous un pin auquel le lie une laisse et délivré par une main céleste) : QUIETUM NEMO IMPUNE LACESSET (« personne ne trouble impunément sa quiétude »)[5].
C'est sur le base de cette inscription, que Paolo Giovio interprétera cette composition comme la représentation de l’âme du prince, incapable de faire du mal à moins d'avoir été provoqué[6].
ILLUSTRATIONS
Borda, Monumento di Bernabò Visconti, détail de la Forteresse avec cartouche à la devise du chien entre deux arbres appartenant à Barnabé Visconti (dans LITTA P., Famiglie celebri d’Italia, t. III, Visconti di Milano, Milan, 1828 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8452267x/f35.image).
Notes
- ↑ GNECCHI RUSCONE C., « Testimonianze sforzesche nella villa Gnecchi Ruscone di Inzago », Storia in Martesana, 4 (2010), p. 2-13, à p. 4.
- ↑ LITTA P., Famiglie celebri d’Italia, t. III, Visconti di Milano, Milan, 1828.
- ↑ G. BERTA, Enciclopedia artistica italiana, Milan, 1842, p. 42 (https://books.google.fr/books?id=D2JdAAAAcAAJ&pg=PA42&dq=%22barnab%C3%B2+visconti%22+impresa+cane&hl=it&sa=X&ei=RNORVNXINMbeaPSfgYAB&ved=0CCIQ6AEwAA#v=onepage&q=%22barnab%C3%B2%20visconti%22%20impresa%20cane&f=true). Voir en bref MASPOLI C., « Arme et imprese viscontee sforzesche II », Archives héraldiques suisses, 111 (1997), pp. 27-38, à p. 34, note 20.
- ↑ VERGANI G.A., L’arca di Benrabò Visconti al Castello Sforzesco di Milano, Cinisello Balsamo, 2001, à p. 119-167.
- ↑ MASPOLI, « Arme et imprese viscontee sforzesche II », p. 35.
- ↑ « Però fu bella ancora quella (i.e. impresa) del cane assettato con le gambe di dietro sotto un pino dove era la catena legata col collare, e ‘l cane sciolto e alto dinanzi in atto di sedere. Impresa del magno Francesco Sforza primo Duca di Milano di tal cognome, il cui motto è questo: “Quietum nemo me impune lacessit”, dinotando ch’egli fusse d’animo di non offender veruno se non provocato, intenzion degna di vero e invitto Principe »: GIOVIO P., Dialogo delle imprese militari e amorose, Lyon, 1551, p. 36.
Bibliographie
MASPOLI C., « Arme et imprese viscontee sforzesche II », Archives héraldiques suisses, 111 (1997), pp. 27-38.
GNECCHI RUSCONE C., « Testimonianze sforzesche nella villa Gnecchi Ruscone di Inzago », Storia in Martesana, 4 (2010), p. 2-13.
VERGANI G.A., L’arca di Benrabò Visconti al Castello Sforzesco di Milano, Cinisello Balsamo, 2001, à p. 119-167.
LITTA P., Famiglie celebri d’Italia, t. III, Visconti di Milano, Milan, 1828.
VASSILIEVA-CODOGNET O., « Ambiguous figures of otherness: redoubtable beasts in princely badges of the late Middle Ages», Animals and otherness in the Middle Ages. Perspectives across disciplines, ed. by De Asis Garcia Garcia F., Walker Vadillo M.A., Chico Picaza M.V. dir., Oxford, 2013, p. 133-150.
ROCCULI G., « Un’impresa decifrata : il “leopardo galeato” », Atti della Società Italiana di Studi Araldici, 27 (2009), p. 207-230.
MASPOLI C., « Arme e imprese viscontee e sforzesche », Archives héraldiques suisses, 110 (1996), p. 132-158.
MASPOLI C., « Stemmi e imprese dei Visconti », Stemmario Trivulziano, éd. par Id., Milan, 2000, p. 27-44.
Lo stemmario di Marco Cremosano, éd. par Borrella d’Alberti A., Milan, 1997.
GIOVIO P., Dialogo delle imprese militari e amorose, Lyon, 1551 (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k53102p/f2.image).