devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

Vous êtes ici : Accueil > Familles > Visconti > Galéas II Visconti > brandon avec deux seaux

brandon avec deux seaux

un brandon (tizzone) d’où pendent deux seaux, liés à une corde

Période
1340-1370
Aires géographiques
Italie, Milan
Personnage
Galéas II Visconti
Famille
Visconti
Devises associées
brandon avec deux seaux

Une branche écotée enflammée ou brandon (Tizzone) d’où pendent deux sceaux, liés par des cordes.

(1347-1378†)

Cette devise apparaît dans les sources à partir de Galéas II, vicaire impérial à Milan en 1355. Les auteurs modernes, comme Paolo Giovio ou Marco Cremosano, lui inventèrent une origine mythique et héroïque. Le premier raconte que le seigneur milanais l’aurait prise à un chevalier flamand, vaincu lors d'un tournoi ; le second reprend le récit de Giovio, l’enrichit et donne une identité à l’adversaire battu : le prince, exilé vers 1347 à la cour de Jean le Bon avec ses frères Barnabé et Matthieu, aurait affronté dans un tournoi le comte de Bourbon qui lui aurait transmis cette devise[1].

Quelle que soit son origine, cette devise fut reprise par Jean Galéas et connut une importante diffusion. Utilisée surtout par son fils Jean Galéas, aux cotés de l’armoirie ducale, elle fut de nouveau reprise sous le règne de François Ier Sforza et de son fils Galéas Marie. Ludovic le More en maintient l’usage en lui donnant le sens allégorique de l’ardeur tempérée par la prudence, souligné par le mot qui l’accompagne alors : ARDO et SPEGNO[2]. D’ailleurs, Paolo Giovio explique l’enseigne comme une métaphore des moyens propres à des forces opposées[3]. Elle signifiait que le seigneur portait la guerre et la paix, car l’eau éteint le feu[4].

On pourrait rapprocher cette figure d’un des « hiéroglyphes » cité par le Hieroglyphica d’Horapollon. Dans cet ouvrage, diffusé en Italie à partir de 1419, la figure de l’eau et du feu associés est commentée ainsi : « pour exprimer la pureté, ils [les Egyptiens] représentent l’eau et le feu car, par ces éléments, tout est purifié »[5].

ILLUSTRATIONS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grosso de Galéas II avec la devise du tison, Pavie, 1359-1378.

Sesino de Galéas II Visconti, Milan, 1354-1378.

Armoirie et devise du tison de Galéas II Visconti ( ?), associées au chiffre GZ. Pavie, château.

.

Notes

  1.  GIOVIO P., Vite dei dodici Visconti prencepi di Milano, Venezia, 1549, p. 88-89 et CREMOSANO M., Lo stemmario di Marco Cremosano, éd. par Borella d’Alberti A., Milan, 1997, I, p. 237.
  2.  MASPOLI C., « Arme e imprese visconte e sforzesche Ms. Trivulziano n°. 1390. I», Archives héraldiques suisses, 110 (1996), p. 132-158, à p. 139, note 3 et ID., « Stemmi e imprese dei Visconti », Stemmario Trivulziano, Id. éd., Milan, 2000, p. 27-44, à p. 30.
  3.  GIOVIO, Vite dei dodici Visconti, p. 89.
  4.  GIOVIO P., Dialogo dell’imprese militari et amorose, Lyon, 1574, p. 144, même s’il regrettait l’absence du mot, il apprécia cette devise par rapport aux autres adoptés à la même époque par les Visconti, caractérisées par « poca viezza di motti, e forse troppo arrogante significato ».
  5.  Cité dans WITTKOWER R., La migration des symboles, Paris, 1992, p. 51. Ce traité de symbolique du IVe siècle, découvert en Grèce par le prêtre florentin Christophore de Buondelmonti, prétendait d’expliquer les hiéroglyphes égyptiens. Il devint un ouvrage de référence pendant près de deux siècles et fut abondamment copié puis édité dès 1505 à Venise par Alde Manuce et trente éditions latines existaient déjà en 1515.

Bibliographie

MASPOLI C., « Arme e imprese visconte e sforzesche Ms. Trivulziano n°. 1390. I», Archives héraldiques suisses, 110 (1996), p. 132-158.

MASPOLI C., « Stemmi e imprese dei Visconti », Stemmario Trivulziano, éd. par Id., Milan, 2000, p. 27-44.

GIOVIO P., Vite dei dodici Visconti prencepi di Milano, Venezia, 1549 (http://books.google.it/books?id=p_k5AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=it&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false).

GIOVIO P., Dialogo dell’imprese militari et amorose, Lyon, 1574 (https://books.google.fr/books?id=O0VXAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=it&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false).

CREMOSANO M., Lo stemmario di Marco Cremosano, éd. par Borella d’Alberti A., Milan, 1997.

Autres devises pour Galéas II Visconti

×