devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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Rostre (ristre)

Un rostre ou crochet d’armure destiné à supporter la lance de tournoi

Période
1420-1460
Aires géographiques
Espagne-Castille
Personnage
Jean II de Castille
Famille
Castille-Trastamare
Devises associées
rostre

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La devise du rostre entourant l’écu d’Isabel de Portugal, épouse de Jean II de Castille sur le monastère des chartreux de Miraflores.

Un rostre (el Ristre), crochet de métal amovible placé sur l’armure et servant de support à la lance de tournoi.

Selon Alvaro de Cordova Miralles, cette devise aurait été inspirée à Jean II par son conseiller et favori Alvaro de Luna au moment de la rupture avec les infants d’Aragon en 1429. Cette devise, allusive au combat, est pensée comme un symbole anti-aragonnais, mais reste un emblème personnel du roi qui ne sera pas destiné à être partagé dans le cadre d’un ordre ou d’une livrée.

Le rostre est attesté pour la première fois dans un acte d’août 1429 qui décrit l’étendard sous lequel combattent les troupes du roi Jean II lors de son conflit avec le roi Alphonse V d’Aragon et la prise du château de Peñafiel[1]. En 1430 on le retrouve sur une monnaie de prestige émise par le roi : la dobla de a veinte, sur laquelle, au revers, Jean II est représenté à cheval portant un écu à la Bande et son cheval couvert d’une housse semée de rostres[2].

Image2 La devise est figurée sur les clefs de voûte encadrant une clef aux armes de Castille dans la chapelle du Large Cœur du Monastère Sainte-Claire de Tortésillas. On la retrouve également abondamment dans le décor des monastères de Miraflores et de El Paular, fondations de Jean II. Elle orne notamment la robe du souverain sur le retable de Miraflores et le collier du roi sur son gisant. Elle est par ailleurs attestée sur une multitude de supports connus par les comptes[3]. La devise du rostre est souvent associée à des langues de feu qui évoquent la dimension solaire du souverain.

La devise de la Bande associée aux rostres de Jean II dans le décor des grilles de la Chartreuse de Miraflores

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Jean II en prière vêtu d’un manteau semé de sa devise du rostre. Retable de la Chartreuse de Miraflores

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Notes

  1.  P. Carrillo de Huete, Crónica del Halconero…, p. 44.
  2.  A. Heiss, Monedas hispanocristianas, vol. I, Madrid, 1865-1869, p. 88-97; planches 11-fig. 1, e. 12-fig. 8.
  3.  Voir sur le sujet l’article en préparation d’Alvaro de Cordova MIRALLES : « Las divisas Trastámara entre la concordia y la confrontación política, 1369-1480 ».

Bibliographie

Suárez Fernández L., Monarquía hispana y revolución Trastámara, Madrid, 1994.

Valdeón Baruque J., Los Trastámara. El triunfo de una dinastía bastarda, Madrid, 2001.

de Córdova Miralles Á. F., « Bajo el signo de Aljubarrota:la parábola emblemática y caballeresca de Juan I de Castilla (1379-90) » (à paraître)

de Córdova Miralles Á. F., « El cordon y la pina. Signos regios e innovación emblematica en tiempos de Enrique III y Catalina de Lancaster (1390-1418) (à paraître).

BOULTON d’A. J. D., The Knights in the Crown: The Monarchical Orders of Knighthood in Late Medieval Europe, 1326–1520, 2nde ed., St. Martin’s, 2000.

Menéndez Pidal F., Heraldica de la Casa real de leon y de Castilla (siglo XII-XVI), Madrid, 2011, p. 299 et suiv.

Autres devises pour Jean II de Castille

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