devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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M

La lettre M onciale parfois couronnée

Période
1370-1410
Aires géographiques
France-Bretagne
Personnage
Olivier V de Clisson
Famille
Clisson
Devises associées
M
Mots associés
POUR CE QUIL ME PLET
Lettres associées
M

La première attestation datée de cette lettre-devise comme emblème d’Olivier de Clisson est fournie par une empreinte de son petit signet apposée sur un acte de 1370. Ce sceau cimier figure le heaume de face coiffé du cimier au vol dans une couronne accosté de six M posés verticalement. 

Un jeton attribué à Olivier de Clisson (Rouyer, n° 494), d’un type produit en Angleterre (donc possiblement émis avant son retour en Bretagne en 1359) et qui affiche un écu au lion, porte par ailleurs en légende du droit les lettres M entre des couronnes et au revers la légende MARIA GRATIA PLENA. Cette pièce laisse supposer que l’usage de ces emblèmes serait antérieur à 1370 et en donne le sens symbolique : un signe de dévotion mariale. On retrouve d’ailleurs ce M couronné dans l’emblématique d’autres personnages à l’instar de Marie de Blois. 

 Le second mariage d’Olivier de Clisson avec Marguerite de Rohan en 1378 complète sans aucun doute le sens de cette lettre-devise qui devient également un hommage à son épouse et se trouve fréquemment associée à des marguerites. C’est par exemple ce que révèlent ces mentions de son inventaire après décès dressé en 1407 : « un. .. jaques de veluau vermoil o ix boutons d'argent esmaillez a margarites, brodé a M et a margarites » parmi sa vaisselle, « vi henaps d'or a tour de lampe merchées ou fons a M et margarites ; » au chapitre ameublement, « un lit d'Engleterre a M perses et grises en un chapellet de margarites, ciel, tredos, sarge, ш courtines sarge d'Irlande, brodé a margarites ; » et aussi « v tapiz vers a M perses et grisses et ouvré a margarites. » (Bruel).

 Cette devise se retrouve ainsi sur de nombreux supports. 

Les trois matrices de sceau qui lui sont connues en font mention (D 200D 201D 202) soit affiché dans le champ soit directement sur les ailes du vol du cimier. 

signet (D 200)premier sceau (D. 201)deuxième sceau (D. 202)

Plusieurs des monuments élevés ou réaménagés sur son ordre exposent cette lettre M couronnée, parfois accompagnée du mot POUR CE QUIL ME PLET. Ainsi, si le décor du célèbre hôtel parisien est en réalité un pastiche du XIXe siècle ajouté au moment de la restauration du monument, un certain nombre de vestiges observés alors par Jules Quicherat y exposaient toutefois ce M à l’instar des carreaux de pavement ou des plombs de faîtage (voir la notice sur la base ARMMA). 

Cette emblématique se retrouve également sur le château et la collégiale Notre-Dame du Roncier de Josselin ; le château de Blain ; le château de Clisson, la chapelle de Notre-Dame de la Fontaine à Saint-Brieuc (voir les notices sur la base ARMMA) et peut-ête aussi sur la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac (voir la notice sur la base ARMMA) dont les M couronnés lui sont parfois attribués (Cordier).

Le décor peint la chapelle Notre-Dame de la Fontaine, vu par Dubuisson-Aubenay[1], présente les M en bleu et or, peut-être les couleurs emblématiques d’Olivier de Clisson.

La fille d’Olivier de Clisson, Marguerite, comtesse de Penthièvre conservera un signet à la devise du M couronnée (Dom Morice)

relevés de Quicherat


[1] Dubuisson-Aubenay (Itinéraires, Tome I, p. 71) est un peu différent.

"Outre ces 3 églises, il y a des chapelles, comme celle de St Gilles proche la grande église; celle de Nostre Dame, au bout de laquelle, soubz un portique, sourt une belle fontaine qui mesle son ruisselet avec celuy de la fontaine St Brieu, et s'en vont en celuy de l'Ingoguet, et tous ensemble tombent en la rivière de Gouct. La chapelle est fort jolie et a un vitrait fait de l'an 1447 où sont les armes des cadets d'Avaugour. Au grand vitrail sont des armes, comme il y en a au vitrail du bout boréal de la croisée de St Brieu, à savoir de gueules au lyon d'argent coronné d'or, mi-parties de gueules à neuf macles d'or. Et partout ce sont M [écrit en onciale gothique dans le texte] d'or et d'azur, coronnés d'or avec cette devise Pour ce qui me plest. C'est, en bonne orthographe : "Pour ce qui me plait". La tradition porte que ce fut une Margot de Clisson, mariée à un de Rohan, qui la feit bastir. Mais cela seroit fort estrange que les armes de la femme fussent devant et au costé droit de celles du mary, veu que maisme le mary estoit de plus ancienne et illustre maison. "

 

Bibliographie

Bibliographie

BRUEL F.-L., "Inventaire de meubles et de titres trouvés au château de Josselin à la mort du connétable de Clisson (1407)", Bibliothèque de l'école des chartes, 1905, tome 66, p. 193-245; doi : 10.3406/bec.1905.448236 http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1905_num_66_1_44823

QUICHERAT J., "La porte de l'Hôtel de Clisson", Revue archéologique, vol. 2 15, octobre 1847, p. 765-768. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9739601m/f333.item

LA TOUR H. de, Catalogue de la collection Rouyer léguée en 1897 au département des médailles et antiques, Partie 1, Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Q-870 (1)

 

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