Houppes ou flocs
des houppes
- Période
- 1440-1480
- Aires géographiques
- France
- Personnage
- Louis de Luxembourg
- Famille
- Luxembourg
- Devises associées
- licorne, houppes (flocs)
- Mots associés
- MON MIEULX
- Lettres associées
- I, EE
- Couleurs associées
- bleu/gris, rouge/gris
La devise de la houppe de Louis de Luxembourg sur le fronton du château de Ham acquis par ce prince en 1462
Des houppes ou flocs.
Cette devise est attestée par plusieurs sources relative à Louis de Luxembourg. Elle figure encore sur les sculptures du fronton de la « Grosse tour » du château de Ham où deux houppes entourent la lettre i en gothique minuscule (supra). On la retrouve également dans deux manuscrits relatifs à Louis de Luxembourg : le Pas d’Armes de la bergère de Tarascon de Louis de Beauvau peint vers 1449 (infra) et les comptes du châtelain de Lille de 1467[1]. Dans les marges du Pas de la Bergère offert par l’auteur Louis de Beauvau à Louis de Luxembourg, les houppes sont aux couleurs bleu et gris. Cette devise est également décrite dans son Livre du Cuer d’amour espris par René d’Anjou : « Joignant dudit escu estoit ung autre escu, lequel estoit d'argent, a ung lyon rampant de gueulles a une queue fourchue, croisee et partie en sautouer, unglé, denté et couronné d'or et lampassé d'azur, environné dehors de petiz floz, dont les ungs estoient bleuz et les autres tous noirs …; Loÿs de Luxembourg»[2]. Les houppes sont également associées à ces couleurs ainsi qu’au chiffre EE et à la licorne sur diverses possessions de Louis de Luxembourg citées par ses inventaires, notamment des tapisseries[3]. Chiffre et couleurs renvoient peut-être à l’emblématique de Philippe le Bon.
D’après les Mémoires de Jean de Haynin[4], ces houppes également sont semées sur l’étendard aux côtés d’autres devises du prince : une licorne (voir cette devise), la lettre I ou J et les couleurs rouge et gris. Cette devise de la houppe est encore mentionnée dans les ornements d’un pennon et de paletots et hoquetons réalisés pour les archers de corps du prince en 1468[5], appliquée en blanc sur un fond rouge et gris
On peut noter que Philippe le Hardi utilisa cette figure comme devise vers 1380 (voir ce prince). Dans le cas de Louis de Luxembourg, les houppes semblent spécifiquement liées à un contexte militaire.
Les armes et devises de Louis de Beauvau en marge de son manuscrit du Pas d’armes de la Bergère de Tarascon peint pour Louis de Luxembourg (Paris, BNF, Ms. Fr. 1974)
Reconstitution de l’étendard de Louis de Luxembourg selon les Mémoires de Jean de Haynin (d’après LIOCOURT, la mission de Jeanne d’Arc, Paris, 1974, t.I, pl. VIII, n°3)
Notes
- ↑ Le pas d’armes de la bergère de Tarascon de Louis de Beauvau, Paris, BN, Ms. Fr. 1974, fol. 1, vers1449. Comptes du châtellain de Lille, A. D. N., B. 4598. Le mot MON MIEUX figure aussi à l’entrée de son château de Ham. Sur la bibliothèque de Louis de Luxembourg voir Hanno WijsmaN, « Le connétable et le chanoine. Les ambitions bibliophiliques de Louis de Luxembourg au regard des manuscrits de Jean Miélot », Le livre au fil de ses pages, R. Adam et A. Marchandisse éd., Bruxelles, 2009, p. 119-150.
- ↑ RENE d’ANJOU, Le livre du Cuer d’Amours Espris, Paris, BNF, Ms. fr. 24399, f. 90vet WARTHON Susan éd., Paris, 1980, p. 132 à 141.
- ↑ « Quattres pièces de tappisserie ou haulte lice, bleus et gris, semés de houppes et de EE et lycorne au milieu, chascun contenant XXVI aulnes ou environ à l’aulne quarrée… », cité dans GAUTHIER Jules, « Inventaire du mobilier du connétable de Saint-Paul en 1476 », dans Bulletin Archéologique, Paris, 1885, article 287, voir aussi les articles 188, 287, 348, 357. Certaines de ces tapisseries citées dans l’inventaire du connétable de Saint-Pol, sont conservées au château de Langeais, propriété de l’Institut.
- ↑ JEAN de HAYNIN, Mémoires, R. CHALON éd. Mons-Liège, 1842.
- ↑ Sur le sujet voir DELGRANGE, 2009.
Bibliographie
Delgrange D., « Vêtements de livrée et étendard réalisés pur Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol, connétable de France », Revue de la société française d’Héraldique et de Sigillographie, t. 77-79 (2007-2009), p. 85-95.
Wijsman H., « Le connétable et le chanoine. Les ambitions bibliophiliques de Louis de Luxembourg au regard des manuscrits de Jean Miélot », dans Le livre au fil de ses pages :actes de la 14e journée d'étude du Réseau des médiévistes belges de langue française, Université de Liège, 2005, éd. Adam R. et Marchandisse A., Bruxelles, 2009, p. 119-150.
Paravicini W., « Peur, pratiques, intelligences. Formes de l'opposition aristocratique à Louis XI d'après les interrogatoires du connétable de Saint-Pol », CHEVALIER B. et CONTAMINE P. dir., La France de la fin du xve siècle. Renouveau et apogée, Paris, Éditions du CNRS, 1985, p. 183-196