devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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ESPERANCE

Le mot ESPERANCE sur une ceinture bleue (parfois blanche ou verte) ouverte

Période
1360-1410
Aires géographiques
France
Personnage
Louis II de Bourbon
Famille
Bourbon
Devises associées
ceinture ESPERANCE
Mots associés
ESPERANCE
Couleurs associées
bleu/blanc

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La ceinture espérance. Détail du décor du tombeau du duc Louis II à Souvigny

1366-1410†

Une ceinture bleue (parfois blanche ou verte) ouverte et chargée du mot ESPERANCE en lettres d’or.

Membre d’un des premiers ordres de chevalerie connus, celui de l’Etoile, fondé en 1352 par son cousin Jean le Bon, Louis II appartient par ses liens familiaux et politiques à l’aire dans laquelle ont germé puis se sont développées les nouvelles formules emblématiques et les transformations des relations entre les princes et leurs fidèles. Beau-frère du comte Vert, Amédée VI de Savoie, connu pour avoir été un des premiers à adopter une couleur emblématique et une devise stable, l’ordre du Collier en 1364, Louis II est aussi le neveu du frère de Pierre de Chypre, fondateur de l’ordre du Nœud en 1352. Son séjour forcé en Angleterre le met en contact avec la cour d’Edouard III, fondateur de la Jarretière en 1348, où depuis quelques années déjà l’emblématique nouvelle a fait son apparition.

 C’est en rentrant de huit années de captivité en Angleterre, où il était détenu en otage depuis le traité de Brétigny, que Louis II de Bourbon (†1410) adopte à son tour cette emblématique nouvelle. Véritable parangon de chevalerie, il s’est empressé de souscrire à cette nouvelle mode liée aux tournois et dont il a pu juger la valeur comme outil de pouvoir à la cour d’Edouard III. La mauvaise conduite de ses barons en son absence, dont les exactions ont été consignées par son procureur Huguenin Chauveau dans son livre Peloux, justifie d’autant plus son besoin d’établir une nouvelle forme de relation avec ses fidèles.

 Si l’on en croit son chroniqueur, Jean Cabaret d’Oronville, le jour de Noël 1366, le duc s’adressa à ses barons en ces termes « et pour le bon espoir que j’ai en vous, après Dieu, d’ores en avant, je pourterai pour devise une seinture ou il aura escript ung joyeulx mot : espérance»[1]. Quelques mois plus tard, selon la même source, il fonde un ordre chevaleresque intitulé ordre de l’Ecu d’or dont les membres portent une broche dorée en forme d’écu chargé du mot ALLEN (voir Ecu d’or et ALLEN)[2].

Il semblerait en fait que Louis II ait hiérarchisé ses deux devises, distribuant parcimonieusement la ceinture Espérance, comme signe personnel, à ses proches et ses parents et l’Ecu d’or, comme signe de clientèle, à ses vassaux et fidèles. Il faut souligner que Louis II innove en rapportant cette pratique emblématique d’Angleterre où coexistent en effet des devises d’ordres formalisés et des devises de clientèle ou de « de livrée ». Le duc de Bourbon est en tous les cas un des vecteurs essentiels de la mode des devises en France.

 La ceinture ESPERANCE apparaît en effet comme un signe personnel du duc. Cette devise s’inspire clairement de la Jarretière dont elle épouse pratiquement la forme et les couleurs. Comme cette dernière, elle est parfois colorée de bleu et inscrite de lettres d’or, bien que sa couleur initiale semble avoir été le vert, traditionnellement associé à la vertu d’Espérance. La signification exacte de la Ceinture reste toutefois inconnue. Elle appartient au registre des nœuds, cordages et ceintures dans lequel puisent fréquemment les devises pour souligner les liens qui unissent ceux qui la portent. Peut-être est-elle censée représenter la ceinture dont on paraît les chevaliers à l’issue de leur adoubement, le cingulum militiae, ou peut-être encore évoque-t-elle l’écharpe verte remise par le roi Arthur aux chevaliers de la Table Ronde mentionnée dans le poème rédigé à cet époque Gauvain et le Chevalier vert. On pourrait aussi y voir, en raison de sa figuration ouverte contrairement à la Jarretière anglaise figurée fermée, une allusion à la fin de la captivité du duc. Mais cette Ceinture ESPERANCE pourrait également renvoyer, comme sans doute son homologue anglaise, à la ceinture de la Vierge dont plusieurs reliques étaient alors objet de dévotions. La ceinture est en effet une métaphore bien connue de la virginité[3]. La ceinture bleue, dans un contexte religieux, est une métaphore de la Vierge, à plus forte raison si elle est close. C’est très probablement le sens qu’elle porte déjà dans l’emblématique d’Edouard III d’Angleterre avec sa célèbre Jarretière choisie à la veille de la campagne militaire en France de 1346 : une ceinture bleue, bouclée d’or, fermée en cercle et associée au mot HONNY SOIT QUI MAL y pense. Adoptée en 1344, elle reçoit ses premières interprétations un siècle plus tard dans un traité sur l’ordre écrit par l’italien Mondonus Belvaleti en 1463 et dans le roman catalan de Tirant le Blanc rédigé vers 1460 par Joannot Martorell[4]. On y lit que ce signe aurait été choisi en souvenir de la jarretière perdue par une dame, la comtesse de Salisbury selon certaines versions, lors d’un bal à la cour et ramassée par Edouard III. Moqué par ses chevaliers, le roi leur aurait alors annoncé qu’ils tiendraient bientôt cette même jarretière en grand honneur. Une lecture de même nature courtoise est proposée de la devise de Louis II par son petit-neveu René dans son Cueur d’Amour espris contemplant les portes de l’Hôpital d’amour[5]. Modeste reflet des intentions des princes, ces lectures légères occultent en grande partie la portée politico-religieuse de l’emblème qui ne semble pas non plus faire allusion à leur chasteté personnelle.

A en croire la symbolique du temps et le contexte de leurs assomptions, deux lectures semblent donc possibles : une référence au cingulum, la ceinture de chevalerie, et/ou au Sacro cingolo, la ceinture de la Vierge. Le culte de cette relique se développe précisément au Duomo de Prato à cette période et dans plusieurs sanctuaires continentaux comme par exemple aux Carmes de Toulouse où un relevé de Roger de Gaignières conserve le souvenir d’une fresque peinte en 1392. On y voit des chevaliers portant cette devise entourant Charles VI, vêtu d’une houppelande noire semée de ceintures vertes rendant un vœu à Notre Dame d’Espérance[6]. Ces témoignages suffisent à attester de la symbolique mariale de cette devise adoptée par Louis II. Au-delà même d’une classique dévotion mariale, la figuration de cette ceinture dans l’emblématique princière est sans doute à lier au dogme de l’Immaculée Conception alors en débat dans l’ensemble de la Chrétienté. On sait en effet qu’en Aragon, les souverains soutiennent la doctrine « immaculiste » dès le premier tiers du XIVe siècle et qu’une fête à cette dévotion y est célébrée le 8 décembre 1390[7]. Les récents travaux de Maria Narbona sur la devise de la châtaigne de Charles III de Navarre ont par ailleurs démontré le lien entre ce signe princier et cette conception dogmatique[8].

 Cette devise se retrouve sur plusieurs documents associés au duc, comme un jeton de compte[9] ou sur le bandeau de la couronne portée par la statue de la duchesse Anne à Souvigny[10].  Un registre de 1394 conservé aux archives de la Loire représente la ceinture avec les mots ESPERANCE A MGR LE DUC. Au XVIIe siècle le couvent de Poissy conservait encore des chandeliers portant la ceinture émaillée de bleu avec le mot ESPERANCE, chargée de l’Ecu d’Or portant le mot ALLEN séparant en deux le mot ESPERANCE, et d’un écu aux armes Bourbon et accompagnée en dessous d’un chien couché[11].

 Certains documents pourraient laisser penser qu’un « ordre de la ceinture ESPERANCE » fut institué sous le principat de Louis II. Il faut se garder de donner au mot ordre la valeur formelle que nous lui connaissons aujourd’hui. La devise permettant de réunir sous un même signe un certain nombre de fidèles est fréquemment qualifié d’ordre dès la fin du XIVe siècle quand bien même cet ordre ne comporte ni statut ni numerus clausus. Si aucune autre source ne confirme l’existence d’un ordre de la ceinture ESPERANCE, cette devise personnelle de Louis II est réellement partagée avec certains de ses proches. Sous le règne de Charles VI, l’échange de devises entre égaux devient un usage curial fréquent. Ce type de dons n’établit pas dans ce cas une véritable relation de clientèle mais au contraire une relation d’alliance et d’affection. L’idée de dépendance attachée au port de la devise d’un autre est d’ailleurs souvent contrebalancée soit par un contre-don soit par la représentation conjointe des deux devises des protagonistes. Il devient courant, entre princes, de s’offrir des présents décorés de devises, en particulier à l’occasion des étrennes ou du premier mai. Ces objets peuvent porter la devise du dédicataire, celle du récipiendaire ou les deux associées. On voit ainsi, à la lumière des comptes, les beaux-frères du duc, Jean de Berry, Philippe le Hardi, Louis d’Anjou, Charles V, posséder dans leurs collections de nombreuses coupes, broches, dagues ornées de leurs devises associées à celle de la ceinture ESPERANCE[12].

 Mais c’est avec les neveux de Louis II que l’échange emblématique est le plus constant. Colette Beaune a souligné l’influence du duc de Bourbon dans l’utilisation des devises par Charles VI. Elle suppose même que le roi tiendrait de son oncle sa devise du cerf volant adoptée en 1381, ce que les sources ne confirment pas clairement. Néanmoins, Charles VI et son frère Louis d’Orléans portent fréquemment des vêtements ou des parures[13] à la devise de la Ceinture ESPERANCE et possèdent de nombreux joyaux qu’elle décore[14]. Ces échanges emblématiques témoignent du rôle politique assumé par le duc au début du règne de Charles VI. On en conserve une trace au travers d’une magnifique chape brodée conservée au musée des textiles de Lyon qui unit la devise du roi, la cosse de genêt, et celle du duc, la ceinture ESPERANCE.

 En quelques occasions, Louis II offre sa devise à des seigneurs qu’il souhaite honorer comme par exemple en 1379 au connétable Bertrand du Guesclin, sous la forme d’un collier « une belle seinture d’or, tres riche, de son ordre d’Espérance, laquelle il lui mit au col »[15]. En 1390, de retour de Croisade, il offre également au baron sicilien Manfredi Chiaramonte « une ceinture d’or de sa devise d’Espérance »[16].

 Après la mort de Louis II en 1410 cette devise restera la figure emblématique favorite de la maison de Bourbon, portée par une grande partie de ses descendants et la plupart des branches de la famille jusque tard dans le XVIe siècle.

La devise de la Ceinture Espérance associée à la devise de la Cosse de genêt sur une chape liturgique. Musée des Tissus de Lyon

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La devise de la Ceinture ESPERANCE associée aux armes de Bourbon soutenues par deux chiens camus dans le décor peint de la chapelle de la collégiale de Saint-Bonnet-le-château en Forez.

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Notes

  1.  D’après la chronique rédigée en 1429 à la demande de Jean Ier par Jean « Cabaret » d’Oronville, Chronique du bon duc Loys de Bourbon, A-M CHAZAUD éd., Paris, 1897, p. 8.
  2.  « Et le jour de l’an, le bon duc se leva assez tôt pour recevoir ses chevaliers et seigneurs et se rendre à l’église Notre Dame de Moulins. Et, avant que le duc ne quitte sa chambre, il voulu les admettre dans un nouvel ordre qu’il avait créé qui s’appelait l’Ecu d’Or. Et sur cet écu d’or il y avait une bande de perles où il était écrit : ALLEN. Et le premier a recevoir l’ordre fut le sire de La Tour, Messire Henry de Montaigu, fils de messire Gille Aicelin. Le second fut messire Guichard Dauphin ; le troisième messire Griffon de Montagu ; messire Hugues de Chastellus, sire de Chastelmorand ; le sire de Chastel de Montaigne ; le sire de La Palice, messire Guillaume de Vichi, sire de Busset ; messire Philippe de Serpens ; messire Lordin de Saligny ; le sire de Chantemerle ; messire Regnault de Basserne, sire de Champroux ; le sire de Veaulce ; le sire de Blot ; messire Guillaume de la Mothe ; messire de Fontenay, de la terre de Berry ; et plusieurs autres chevaliers qui reçurent l’ordre de l’Ecu d’Or. Et chacun d’entre tenait en grand honneur de le recevoir et non sans cause. Et en donnant cet ordre, le duc commença à dire à chacun : « Messeigneurs, cet ordre de l’Ecu d’Or que j’ai créé signifie beaucoup de choses honorables pour tous les chevaliers et les autres que je vous dirais après le service divin et après que nous ayons dîné, ainsi nous pourrons jurer et promettre tous ensemble… ».
  3.  Voir sur le sujet, avec les réserves d’usage, les analyses de François Garnier (F. Garnier, Le langage de l’image au Moyen Age, t. II, Grammaire des gestes, Paris, 1989, p. 229-245).
  4. Boulton, The knights…, op. cit., p. 155-157.
  5.  : « Un peu plus bas estoit au costé destre en celle mesme bande ung autre escu d’azur, semé de fleurs de lys d’or, et en celui escu avoit une bande de gueulles pour difference. Lequel escu estoit environné d’une sainture d’azur en laquelle avoit en lectres d’or escriptes ESPERANCE, et estoit ledit escu adestré de deux blans chien camus qu’on appelle martelez. Soubz lequel escu avoit ainsi escript comme cy s’ensuit : Telles sont les armes de Loÿs duc de Bourbon et les lectres qui desoubz escriptes estoient disoient en ceste manière : Loÿs duc de Bourbin suys nommé par droicture, courtois et gracîeux et de gente faicture, qui de toute beauté et doulceur par mesure fu assez accompli, Dieu mercy et Nature. Mainte dame d’onneur si ont mise leur cure que mon corps fust contraint d’amoureuse aventure. Maint oeil m’ont assailly de leur aspre poincture, Mon escu ont enclos d’une doulce sainture. « Esperance » est le mot dont l’escript toujours dure, Mais non obstant tout ce, je vous promet et jure qu’Amours m’a fait enfin par sa labour obscure mectre cy mon blazon, dont voyez la figure. RENE d’ANJOU, Le livre du Cuer d’Amours Espris, éd. S. WARTHON, Paris, 1980, p. 132 à 141.
  6.  Cité dans AUTRAND Françoise, Charles VI, la folie du roi, Paris, 1986, p. 196 et suiv. Voir sur le sujet C. RABEL, « Sous le manteau de la Vierge, le missel des Carmes de Toulouse (vers 1390-1400) », Le livre dans la région toulousaine et ailleurs au Moyen Âge, S. Cassagnes-Brouquet et M. Fournié éds. CNRS - Université de Toulouse-Le Mirail, Collection « Méridiennes », 2010.
  7.  Sur cette question voir M. LAMY, L’Immaculée conception. Etapes et enjeux d’une controverse au Moyen Age (XIIe - XVe s.), Paris, 2000. La diffusion du culte se fait précisément dans les années 1340, p. 454 et suiv.
  8.  Cette lecture allégorique est beaucoup plus solidement établie pour la devise retenue par Charles III de Navarre en 1391, la châtaigne (feuille et fruit) associée au mot AVE. Cette lecture allégorique de la châtaigne se retrouve déjà dans les œuvres du moine Eadmer de saint Anselme dont le Tractatus de conceptione B. Mariae relance vers 1128 le débat. L’entourage franciscain de Charles III l’a probablement encouragé dans ce sens.  Cette devise prolonge une autre figure allégorique utilisée dès Charles II, le nœud en trèfle, thème trinitaire, associé au mot BONNE FOY. Voir sur le sujet M. NARBONNA, « Le roi de la Bonne Foy. Charles III le noble et les devises des Navarre-Evreux au XVe siècle », Signes et couleurs des identités politiques du Moyen Age à nos jours, M. AURELL et alii éd., Rennes, 2008, p. 57-70.
  9.  PRADEL P., Catalogue des jetons des princes et princesses de la maison de France, Paris, 1936, Jeton n°23 de Louis II de Bourbon. Au droit figurent, autour des armes, en haut la ceinture Espérance, en bas, un chien, à droite un dauphin, à gauche, une branche de chêne.
  10.  VIOLLET-LE-DUC M., Dictionnaire raisonné du mobilier français, Paris, 1872, t. 3, P. 206.
  11.  Relevé du père Ménestrier, Recueil de la Bibliothèque du Palais saint Pierre, conservé à Lyon, cité dans LA MURE J.-M. de, Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, Paris, 1868, t. II, édition corrigée, p. 48-49, note 1 par le Comte de SOULTRAIT.
  12.  BEAUNE C., « Costumes et pouvoir en France à la fin du Moyen Age : les devises royales vers 1400 », Revue des sciences humaines, t. 55, p. 8. Voir par exemple MORANVILLE H, Inventaire de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, en 1420, Paris, 1935, article 582 : « une autre petite salière d’or à couvescle, dont le corps d’icelle saliere et du couvescle sont de pierre de cassidoine, faiz à marguerites d’or, et a en escripture dessus Esperance… », article 627 : « ung petit fermaillet d’or en façon d’une sainture esmaillée… ».
  13.  DOUËT d’ARCQ, Nouveau recueil des comptes de l’argenterie des rois de France au XIVe siècle, Paris, 1874, Argenterie du roi pour le terme de la saint Jean 1387, p. 8 à 319, « Ledit Mandol, pour la fourreure d’une longue houppellande de satin vermeil pour ledit seigneur, le 27 jour de janvier 1386, brodée à roses et à seintures et plumes entrelacées et annelés d’or et d’argent », « A Jehan du Vivier, orfèvre et varlet de chambre du Roy nostre sire, pour deniers à li paiez..pour argent doré et façon de XV mos de lettres tailliées qui dient ESPERANCE : c’est assavoir le IX lettres, la moitié blanches et dorées, et les autres lettres bleues, pour faire et attacher ensemble par manière de broderie en une ceinture qui est assise sur une houppelande courte de chamois... », « A Robert de Varennes, brodeur, armeurier et varlet de chambre du Roy nostre sire... pour la broderie faicte par lui sus deux houppellandes de satin vermeil en graine, l’une pour le roy nostre dit seigneur et l’autre pour monseigneur le duc de Thouraine. En chascune desquelles a batons doubles appellés copeis, faiz au travers d’icelles houppellandes tout au lonc et au travers des manches, entre lesquelz batons sont faictes de broderie, ceintures et lettres qui dient ESPERANCE, et plumes au bouz avec annelès faiz de broderie de fil d’or et d’argent de chypre et fleurettes de mars semées parmy », « A lui  pour la broderie faicte par lui en  et sur deux houppellandes courtes faictes de drap vert, l’une pour le roy nostre dit seigneur et l’autre pour monseigneur le duc de Thouraine, c’est assavoir, en chascune une ceinture de broderie d’or, cousue de vert, et des lettres qui dient ESPERANCE, d’or cler... »,  « A lui pour la broderie faicte par lui en et sur deux jaquettes de veliau vermeil en graine, l’une pour le roy nostre dit seigneur et l’autre pour monseigneur le duc de Thouraine, c’est assavoir, avoir fait de broderie deux grans bandes de fil d’or trait de Damas, du large de une palme, qui se prennent au costé destre au dessoubz desdictes jaquettes, et vont par dessus l’espaule tout autour, et se lassent les derniers bous au laz du costé senestre, et est en manière d’un grant annel ouquel il a un autre petit annel pendant, fait et ouvré de semblable broderie, dedens lesquelz il a fait de grosses lettres faictes de fil d’or trait, qui dient ESPERANCE, et entre chascune lettre grosses frèzes ou boutons, ouvrez et fais de fil d’or trait, ouvrez et fais de fil d’or trait. Et pour lassier pardevant lesdictes jaquettes, sont fais et ouvrez de broderie gros bouton d’or trait, et sont yceulz annelés ouvrez par dedens de fin or de Chippre et de soyes menuement ouvré, et lesidz anneaux bordez sur le hault, tout autour, de fil d’or trait de Damas... », « 2 Jaquettes de satin vermeil brodée de 8 ceintures chargées du mot ESPERANCE et 8 autres sur les manches 2 ceintures de broderie avec mot ESPERANCE et plumes, boucles et mordant à la même devise et sur la ceinture, cerfs volants, têtes de lions et annelets entrelacés d’or et d’argent, posées  sur un manteau de velours rouge, une devant et une derrière et deux rangées d’annelets brodées de la même manière sur le manteau », « 2 longues houppelandes rouges avec branche de genêt sur la manche gauche et entremêlées deux ceintures marquées du mot ESPERANCE », Broderie d’une petite ceinture marquée du mot ESPERANCE cousue sur un chapeau de castor.
  14.  « un grant porc espic d’or, à une sallière de coquille et le couvercle de la sallière d’or est de coquille garni d’une sainture d’espérance et dessus le fretelet une petite freze et besants pendens », ROMAN J., « Inventaires et documents relatifs aux joyaux et tapisseries des princes d’Orléans-Valois (1389-1481) », Recueil d'anciens inventaires, Comité des travaux historiques et scientifiques, section d'archéologie, I, Paris, 1896, p. 77-314, article 6150.
  15.  CHAZAUD, Chronique du bon duc Loys…, 1897, p. 116.
  16.  CHAZAUD, Chronique du bon duc Loys…, 1897, p. 253-254.

Bibliographie

Jean « Cabaret » d’Orville, Chronique du bon duc Loys de Bourbon, A-M CHAZAUD éd., Paris, 1897, p. 8.

Matteoni O. Servir le prince : les officiers des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Age (1356-1523), Paris, 1998.

BOULTON d’A. J. D., The Knights in the Crown: The Monarchical Orders of Knighthood in Late Medieval Europe, 1326–1520, 2nde ed., St. Martin’s, 2000, p. 271-274.

HABLOT L., « La ceinture ESPERANCE et les devises des Bourbon », dans Espérance : le mécénat religieux des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Age, PERROT F. dir., Souvigny, 2001, p. 91-103.

HABLOT L., « L’ordre de la Cosse de genêt de Charles VI, la mise en scène d’une devise royale », Revue française d’héraldique et de sigillographie, t. 69, 2002, p. 132-148.

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