Croix de Saint-André
Une croix de X ou croix de Saint-André parfois formée de deux poutres ou troncs écôtés et flamboyants
- Période
- 1460-1480
- Aires géographiques
- France
- Personnage
- Charles Ier de Bourgogne
- Famille
- Bourgogne
- Devises associées
- croix de Saint-André
- Couleurs associées
- rouge
L’emblématique de Charles le Téméraire dans le décor marginal d’un de ses manuscrits : lettres C affrontées, fusils et pierre à feu flamboyantes associés à la croix de Saint-André et mot JE LAY EMPRINS (L’instruction d’un jeune prince, Paris, Bibl. de l’Arsenal, ms.5104, fol 5)
Une croix de X ou croix de Saint-André parfois formée de deux poutres ou troncs écôtés et flamboyants
L’évolution graphique de cette devise, emblème utilisé par Jean sans Peur et les partisans bourguignons puis devise à proprement parler sous Philippe le Bon, est particulièrement intéressante. D’abord simple croix de bois, instrument de martyr du saint, cette devise est progressivement figurée sous forme de bâtons écotés, évoquant peut-être la devise des Orléans, sous Philippe le Bon (voir Philippe le Bon, croix de Saint-André). Sous Charles le Téméraire, elle est fréquemment représentée flamboyante et il semble que c’est le fusil qui, en battant son silex, y met le feu[1]. Une variante intéressante de cette devise se retrouve également sous forme d’une croix de Saint-André formée de deux doubles flèches sur les étendards des corps d’archers du duc[2]. La croix de saint André, reste en effet d’abord et avant tout le signe de reconnaissance militaires des armées ducales dont elle orne les uniformes et les étendards. Figurée de couleur rouge, elle sera l’occasion pour Louis XI de fustiger son adversaire perçu par ce choix comme un allié des Anglais. Dans une lettre datée à Amboise de décembre 1470, Louis XI déclare lui même : « avec ce nous a esté remonstré comme ledit duc de Bourgogne, en demonstrant vouloir de demeurer nostre perpetuel ennemy et de la couronne, a pris la Jartiere et ordre de nostre ancien ennemy Edouard de la Marche, Anglois, et porte son enseigne, qui est la croix rouge… ».
Monnaie d’argent aux armes et devises de Charles le Téméraire
Les armées bourguignonnes sous le signe de la croix de Saint-André rouge à la bataille de Grandson (Chroniques des guerres de Bourgogne par Diebold Schilling, Lucerne, Zentralbibliothek)
Notes
- ↑ Voir La miniature flamande de Durrieu, dans le manuscrit de Paris, Bibl. de l’Arsenal, ms.5104, fol 5., vers 1470.
- ↑ Campbell C., Medieval flags, Etendard bourGuignon 1476-77 (Glarus, Staadtsarchiv, Switzerland), et étendards bourguignons 1476-77 (St Gall historisches Museum, Switzerland) et Cornette bourguignonne 1476-77 (Glarus, Staadtsarchiv, Switzerland).
Bibliographie
SCHNERB B., « La croix de Saint-André, ensaigne congnoissable des Bourguignons », Turrel D., Aurell M., Hablot L. et al. (dir.), Signes et couleurs des identités politiques du Moyen Âge à nos jours, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 45-55.
Catalogue de l’exposition Charles le Téméraire. Fastes et déclin de la cour de Bourgogne, Berne et Bruges, 2008.
Paviot J., « Emblématique de la maison de Bourgogne sous Philippe le Bon (1419-1467) », Actes du colloque Héraldique, sigillographie et sociétés savantes, 26 et 27 octobre 2006, Bulletin de liaison des sociétés savantes, no 12, mars 2007, p. 11-13.
PASTOUREAU M., « Armoiries, devises, emblèmes. Usages et décors héraldiques à la cour de Bourgogne et dans les Pays-Bas méridionaux au XVe siècle », Miniatures flamandes, 1404-1482, Paris, 2011, p. 89-102.
PASTOUREAU M., « Emblèmes et symboles de la Toison d’or », L'ordre de la Toison d'or de Philippe Le Bon à Philippe Le Beau (1430-1505), idéal ou reflet d'une société ?, Bruxelles, 1996, p. 99-106.
SCHNERB B., L'État bourguignon, Paris, Perrin, 2005.
Paravicini W., « Ordre et règle. Charles le Téméraire en ses ordonnances de l'hôtel », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Volume 143, no 1, 1999, p. 311-359, [lire en ligne].