Cerf ailé
Un cerf ailé parfois associé à la ceinture ESPERANCE
- Période
- 1500-1560
- Aires géographiques
- France
- Personnage
- Charles III de Bourbon
- Famille
- Bourbon-Montpensier
- Devises associées
- cerf ailé
Le connétable de Bourbon portant son épée flamboyante lors des festivités de l’entrée royale de Lyon en 1515
Un cerf ailé ou cerf volant
Pour l’entrée à Lyon en juillet 1515, un spectacle nautique est organisé par le connétable. Un cerf volant, colleté de la ceinture ESPERANCE à laquelle pendent les armes des Bourbon, porte sur son dos un homme vêtu aux couleurs du duc et tenant l’épée flamboyante. Toutes les subtilités de cette scène ont été analysées par Anne-Marie Lecoq[1]. L’épée flamboyante est autant une allusion à Charles II qu’à la fonction de connétable que le duc détient depuis 1514. Le cerf volant établit le lien avec Pierre de Beaujeu autant qu’avec la maison royale puisqu’il est encore occasionnellement porté par François Ier.
A partir des années 1515, de nombreux poèmes politiques utilisent la métaphore du cerf volant pour désigner le connétable, contribuant à en faire d’avantage une devise des Bourbon que des Valois, comme ce chant royal qui fait parler la salamandre - devise de François Ier- « Du porc apic - Louis XII - j’ay pris par succession… le cerf volant veille sans sommeil prendre... »[2]. Après la trahison du duc de Bourbon, le cerf volant est totalement délaissé par les Valois et devient même l’emblème de la trahison. Dans son Dialogue des devises d’armes, Paul Jove associe cette devise au mot CURSUM INTENDIMUS ALIS « nous accélérons notre course grâce à nos ailes »[3].
Notes
- ↑ Ibid., p.175 et p.188 et suiv.
- ↑ Paris, BN, Ms ; Fr. 1678. « Chacun me veoyt en domination / Craincte et doubtée en mainte nation, / Tant que homme humain ne le scauroit comprendre. / Du porc apic (Louis XII) j’ay par succession / Prins la place, dont mon intencion / Est désormais aux faitz d’armes entendre… Le cerf volant (le connétable de Bourbon) veille sans sommeil prendre, / le lyépart (Henri VIII) est prest pour me maintenir. / Les leonceulx (Charles d’Autriche, comte de Flandre) ont promis de tenir / Le mien party pour vivre en asseurance. / La double croix (le duc de Lorraine) prétend me subvenir / Sans nul dicord ensemble y convenir… », LECOQ A.-M., François Ier imaginaire, symbolique et politique à l'aube de la Renaissance française, Paris, 1987, p. 185.
- ↑ selon Jove Paul, Dialogue des devises d’armes et d’amours..., Lyon, 1561, cité dans LECOQ, 1987, p.192.
Bibliographie
CROUZET D., Charles de Bourbon, connétable de France, Paris, Fayard, 2003
HABLOT L., « La ceinture ESPERANCE et les devises des Bourbon », dans Espérance : le mécénat religieux des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Age, PERROT F. dir., Souvigny, 2001, p. 91-103.
LECOQ A.-M., François Ier imaginaire, symbolique et politique à l'aube de la Renaissance française, Paris, 1987.