Aubépine(pilriteiro)
Un buisson ou une branche d’aubépine avec feuilles et fleurs
- Période
- 1380-1440
- Aires géographiques
- Portugal
- Personnage
- Jean Ier de Portugal
- Famille
- Portugal
- Devises associées
- aubépine
- Couleurs associées
- rouge/bleu
1385? †1433
une branche d’aubépine associée au mot POUR BIEN et aux couleurs rouge/bleu
Les couleurs utilisées par Jean Ier sont également celles de la maison de Lancastre et leur association à l’aubépine, potentiellement devise de la reine Philippa et au mot POUR BIEN, souligne sans doute l’intérêt que le souverain a trouvé dans l’alliance anglaise. Alliance probablement à l’origine de la mode des devises au Portugal.
L’aubépine porte à l’évidence une symbolique mariale soulignée par le mot POUR BIEN. Au palais de Sintra, une « salle des pies » a pour décor un plafond peint de pies tenant une rose (ou une fleur d’aubépine ?) et un listel chargé du mot POR BEM, possible allusion au terme PIA, vertu de la Vierge.
Cette devise est signalée, avec les couleurs, la lettre et le mot, dans une chronique du règne de Don Duarte rédigée par Fernao Lopes qui prétend que Jean Ier tenait la branche d’aubépine de son épouse Philippa de Lancastre[1]. Il semblerait que déjà à la bataille d’Aljubarrota, Jean 1er portait une cotte de cuir semée de branches d’aubépine. Le roi donna cette cotte à la collégiale de Nossa Senhora da Oliveira, à Guimarães où elle est encore conservée[2]. Le buisson d’aubépine se retrouve notamment sur son tombeau au monastère de Batalha, associé à son mot POUR BIEN et à celui de son épouse IL ME PLET. Cette figure se retrouve encore, quoique très discrètement, dans l’armorial du Livro de Arautos[3] établi par un héraut portugais durant le concile de Constance en 1416. A côté des armes de Portugal, un cartel mi parti rouge et bleu pour un listel chargé du mot POUR BIEN. Le fond damassé du cadre semble couvert d’aubépine et évoque les caparaçons des funérailles de Jean Ier cités dans la chronique.
Notes
- ↑ Ce passage concerne les funérailles de Jean Ier au monastère de Batalha où sont décrits les chevaux de l’offrande funéraire : le premier couvert de damas blanc aux armes de saint Georges, le second de drap vermeil et azur aux armes du roi, le troisième avec le même caparaçon chargé du mot POR BEM et de la lettre du roi (Y couronné), le quatrième idem avec des branches d’aubépines – « qui fut la devise du roi adoptée de la reine Dona Filipa son épouse », FERNAO LOPES, Chronica de D. Joao I. 2nde partie, Chapitre XXXVII, p. 92, cité dans AVELAR H. de et FERROS L., « As empresas dos Principes da casa de Avis », Catalogo da XVII Exposiçao de Arte, Ciência e cultura, Casa dos Biscos, Lisboa, 1984, p.228 et dans PACO d’ARCOS I., « O pilriteiro, empresa de D. Joao I », Tabardo 3, Lisbonne, 2005, p. 59.
- ↑ MENDONÇA, Maria José de, TAXINHA, Maria José, TEIXEIRA, Maria Emília Amaral, O loudel do rei D. João I, Lisboa, Ministério da Cultura e Coordenação Científica, 1981
- ↑ De Ministerio Armorum, Manchester, John Rylands lib., Lat 28, fol. Voir l’édition (texte) par AIRES, 1977 et les analyses héraldiques de Clemmensen S., http://armorial.dk/german/Arautos.pdf et de PARAVICINI W. ,« Signes et couleurs au concile de Constance : le témoignage d’un héraut d’armes portugais », Signes et couleurs des identités politiques, AURELL M., D. TURELL, L. HABLOT et alii, Rennes, 2008, p. 155-187,
Bibliographie
AVELAR H. de et FERROS L., « As empresas dos Principes da casa de Avis », Catalogo da XVII Exposiçao de Arte, Ciência e cultura, Casa dos Biscos, Lisboa, 1984, p. 227-245.
PACO d’ARCOS I., « O pilriteiro, empresa de D. Joao I », Tabardo 3, Lisbonne, 2005, p. 57-66.