Nœud
Un noeud “en huit” ou lac d’amour souvent associé au mot FERT
- Période
- 1380-1390
- Aires géographiques
- Savoie
- Personnage
- Amédée VII de Savoie
- Famille
- Savoie
- Devises associées
- Nœud
- Mots associés
- FERT
- Couleurs associées
- rouge
Sceau armorial d’Amédée VII appendu à un document daté de 1383, avec les différents éléments qui composent sa panoplie emblématique : la devise du nœud, le cimier au mufle de lion dans un vol, l’aigle ou le faucon, à la fois devise et support, et les armes, de gueules à la croix d’argent, figurant ici sur une bannière.
Un noeud « en huit » ou « lac d’amour », souvent associé au mot FERT
Amédée VII porte le nœud comme devise personnelle et comme emblème de l’ordre du Collier à la mort de son père en 1383. On le retrouve notamment sur le sceau armorial qu’il adopte dès cette période appendu à un document daté de 1383[1].
Sous son principat, l’ordre de Collier confirme son rôle comme outil de représentation de la cour de Savoie. Comme le souligne Laurent Ripart[2], sa mère Bonne de Bourbon applique les dernières volontés d’Amédée VI relatives à l’institution de la chartreuse de Pierre-Châtel directement liée à l’ordre et les mentions relatives à la devise du nœud ou à l’ordre sont nombreuses dans les comptes savoyards.
Pour l’offrande chevaleresque présentée lors des funérailles du comte en l’abbaye d’Hautecombe, en juin 1392, on réalise un nouveau collier et des bannières à la devise aux lacs d’amour[3]. Muratore cite encore la description et le dessin par Cigna-Santi, en 1782, de deux colliers de l’ordre, attribués au Comte Vert et conservés jusqu’à la Révolution dans le trésor de l’abbaye d’Hautecombe[4]. L’un des deux est composé de huit chaînons en forme de doubles cosses et d’un pendant circulaire à trois nœuds. Ces doubles cosses sont très proches de celles de l’ordre de la Cosse de Genêt de Charles VI (voir ce personnage et cette devise) ce qui laisse supposer qu’Amédée VI ou son fils avaient reçu l’ordre du souverain français. Ces associations de devises d’ordre sont en réalité assez fréquentes, que ce soit sur des bijoux ou des vêtements. Sous le règne d’Amédée VII, plusieurs mentions de comptes signalent des vêtements brodés de genêt et des devises personnelles du comte[5].
Notes
- ↑ CIBRARIO L. et PROMIS D.C., Sigilli de’ principi di Savoia, Turin, 1834, n° 79, cité dans PASTOUREAU, « L’emblématique princière à la fin du Moyen Age », p. 39.
- ↑ RIPART, « Du cygne noir à l’ordre du Collier ».
- ↑ Pollini N., La mort du prince, rituels funéraires de la maison de Savoie (1343-1451), Lausanne, 1994 (Cahiers lausannois d’histoire médiévale, 9), p. 93., p. 96 d’après Archivio di Stato di Torino, Sezioni riunite, cam. Savoia , inv. 39, f° 67.
- ↑ MURATORE, 1910, p. 77 à 79.
- ↑ BRUCHET, 1907, preuve XXIX : 1390 achats de vêtements à Milan par le comte rouge pour lui et sa suite. « magistro Bellino, brodeatori,… pro factura 2 estandardorum batutorum et orperatorum ad flores geneste et folia trementia in campo de auro fini et unius alterius estandardi laborati ad unam falconem de auro fini et 2 magnis banderiis batutis 2 magnis pennonibus batutis 2 pennonibus pro trompetis domini batutis é aliis magnis pennonibus… », « une jaque de velours en graine pour Mgr à nœuds et fleurs de geneste d’or et sirico (argent doré ? ) le même sur un chaperon, plus autres jacques avec autres devises ( ad joings auri et argenti , majoustres et folia de grelioz, treciis et pluribus geneste et boraginis folia de quercore et glandes ».
Bibliographie
BOULTON D., The knights of the Crown, the Monarchical Orders of Knighthood in Later Medieval Europe 1325-1520, Woodbridge, 1987, rééd. corrigée 2000.
ANDENMATTEN B., PARAVICINI BAGLIANI A., VADON A. dir., Héraldique et emblématique de la maison de Savoie (XIe-XVIe s.), Lausanne, 1994.
CHIFFOLEAU J., « L’emblématique entre le jeu et l’obsession », Héraldique et emblématique de la maison de Savoie (XIVe-XVe s.), Lausanne, 1994, p. 207-221.
PASTOUREAU M., « L'emblématique princière à la fin du Moyen Age, essai de lexique et de typologie », Héraldique et emblématique de la maison de Savoie (XIe-XVe s.), Lausanne, 1994, p. 11-43.
MURATORE V., « Les origines de l’ordre du Collier de Savoie dit de l’Annonciade », AHS, 1909, p. 5-12 et 59-66, 1910, p. 72-88.
VADON Annick, « Les Heures du duc Louis de Savoie (1413-1465), Héraldique, emblématique et datation », Héraldique et emblématique de la Maison de Savoie, Lausanne, 1994.
Cox E. V., The Green Count of Savoy, Princeton, 1967.
Gentile L., Processi di rappresentazione del potere principesco in area
subalpina, XIII-XVI secolo, riti ed emblemi, Torino-Chambéry, 2003.
Pollini N., La mort du prince, rituels funéraires de la maison de Savoie (1343-1451), Lausanne, 1994.