devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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Grenade

Une grenade avec feuilles et fruits

Période
1450-1480
Aires géographiques
Espagne-Castille
Personnage
Henri IV de Castille
Famille
Castille-Trastamare
Devises associées
grenade
Couleurs associées
vert/or

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Henri IV et sa devise de la grenade au droit de ses Cuartillos

Une grenade avec feuille et fruits

Henri IV adopte cette devise à partir des années 1450. Elle se retrouve accostant ses armes sur de nombreux supports comme les façades de palais (San Martin de Segovia), d’églises (San Salvador de Segovia), de monastères, des portes de villes (porte San Jeronimo el Real de Madrid), etc[1]. La grenade figure sur le sceau du roi à partir de 1456. Cette devise est l’une de celles données par Henri IV au chevalier errant Georg von Ehingen lors de son voyage en 1457 avec la Bande et l’Ecaille. On la retrouve d’ailleurs sur le vitrail armorial de Georg von Ehingen dans l’église conventuelle de Tübingen (ill infra)[2]. L’armorial de Conrad Grünenberg (ill. infra), daté de 1483, représente les armes d’Espagne entourées d’un collier composé de branches de grenadier avec fleurs et fruits et, pour pendant, une grenade ouverte chargée du mot AGRO DULCE (aigre et douce)[3]. Mais il n’est pas assuré qu’Henri IV ait déjà fait usage de ce mot. Il semble pourtant apparaître sur plusieurs site contemporains à son règne sous la forme AGRIDULCE ES EL REINAR[4]. Les couleurs associées à cette devise sur les pennons mentionnés par les sources sont le vert et or[5]. Ce sont les couleurs qui resteront liées à cette devise dans ses mises en formes ultérieures.

Le fait que la grenade soit ouverte semble vouloir signifier que le fruit est mûr et prêt à tomber, possible évocation des problèmes internes du royaume de Grenade qui vont permettre sa conquête par les souverains catholiques en 1492. C’est dans ce sens que les successeurs d’Henri IV porteront la Grenade comme devise ou comme collier de livrée (cf. Isabelle de Castille). Il ne faut pas non plus négliger un sens spirituel à cette devise évoquant peut-être les aléas, bon et mauvais, de l’existence.

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Notes

  1.  MENENDEZ PIDAL, Heraldica medieval espanola, p. 195-196.  
  2. Cité dans PARAVICINI, « Georg von Ehingens Reise vollendet », p. 577.
  3. Cité dans GANZ, « Die Abzeichen des Ritterorden im Mittelalter », p. 63.
  4.  D’après, Sagrario Lopez Poza (Empreses o dvisias de Isabel de Castilla…) le se retrouve toutefois dans l’église du Monastère de El Parral, en Segovia ainsique sur la porte principale du château de Cuéllar aux côtés de l’écu du roi. Lope de Vega mentionne la devise d’Henri IV dans son El castigo del discreto, dans les vers suivants : « en esta casa real | donde puso Enrique Quarto | la empresa de las granadas | con la letra "dulce y agro," | vi a Hipólita,» (ed. W. L. Fichter, 1925, vv. 1539-43).
  5.  MENENDEZ PIDAL, Heraldica medieval espanola, p. 195-196. La grenade se retrouve sur sculpture du palais Saint-Martin de Segovie, sur sceau d’Henri IV, daté de 1456, et sur les pennons conservés à l’Alcazare de segovie on note « una bandera pequena de Guion de tafetan verde con una granada y con la divisa del rey don Enrique », « una bandera de tafetan verde con la divisa de las granadas ».

Bibliographie

Suárez Fernández L., Monarquía hispana y revolución Trastámara, Madrid, 1994.

Valdeón Baruque J., Los Trastámara. El triunfo de una dinastía bastarda, Madrid, 2001.

de Córdova Miralles Á. F., « Bajo el signo de Aljubarrota :la parábola emblemática y caballeresca de Juan I de Castilla (1379-90) » (à paraître)

de Córdova Miralles Á. F., « El cordon y la pina. Signos regios e innovación emblematica en tiempos de Enrique III y Catalina de Lancaster (1390-1418) (à paraître).

BOULTON d’A. J. D., The Knights in the Crown: The Monarchical Orders of Knighthood in Late Medieval Europe, 1326–1520, 2nde ed., St. Martin’s, 2000.

Menéndez Pidal F., Heraldica de la Casa real de leon y de Castilla (siglo XII-XVI), Madrid, 2011, p. 293 et suiv.

LOPEZ POZA S. , « Empresas o divisas de Isabel de Castilla y Fernando de Aragón (los Reyes Católicos) », Janus 1 (2012), p. 1-38.

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