Cygne noir ?
Un cygne noir ?
- Période
- 1350-1360
- Aires géographiques
- Savoie
- Personnage
- Amédée VI de Savoie
- Famille
- Savoie
- Devises associées
- cygne noir
Un cygne noir ?
Entre 1348 et 1350, peut-être à l’occasion du mariage de sa sœur Blanche avec Galéas II Visconti, Amédée VI intègre une Compagnie chevaleresque dite « du Cygne noir », peut-être inspirée par l’ordre de Sainte-Catherine fondé par son voisin le dauphin Humbert de Viennois quinze ans plus tôt[1], en tous cas dans ce contexte de solidarité et de reviviscence chevaleresque qui voit naître tant de ce type de sociétés à travers l’Europe. Cet « ordre » du Cygne noir est connu par ses statuts qui ont été conservés en trois versions. Il semble s’agir en fait d’une fraternité militaire dont les quatorze membres, issus à l’origine de la moyenne et petite noblesse et sans réelle correspondance avec « l’état » savoyard, portent une même devise. L’intention du jeune duc, une fois qu’il y entre, était probablement, en plus de s’associer à ces pratiques chevaleresques, de renforcer ses alliances à un moment où il devait faire face à la pression française depuis le récent rattachement du Dauphiné au royaume. Dès la fin de cette année 1350, la compagnie connût la défection de l’un de ses trois grans seignours, Amédée III de Genevois, qui s’alliait au dauphin Charles tandis que dans les faits, ce fut plus Amédée VI qui soutint Galéas Visconti que l’inverse. La compagnie du Cygne noir ne semble donc pas avoir duré plus de quelques années passé 1350.
Le choix de cette devise du cygne noir doit être rattaché au grand succès que connaît cette figure dans l’emblématique européenne à cette période[2]. Animal noble par excellence, il est probable que la symbolique du cygne noir renvoie ici aussi à la métamorphose de ces volatiles dont le plumail blanchi à l’âge adulte, allégorie de la reviviscence ou de l’accomplissement spirituel.
Notes
- ↑ BOULTON D., The knights of the Crown, the Monarchical Orders of Knighthood in Later Medieval Europe 1325-1520, Woodbridge, 1987, p. 250 (rééd. corrigée 2000).
- ↑ WAGNER A. R., « The Swan Badge and the Swan Knight », Archaeologia, 1959, p. 127-138 ; HABLOT L., « Animal emblème, animal de légende, le cygne, une devise princière à la fin du Moyen Age », Histoire de l’Art, n° 49, novembre 2001, p. 51-64.
Bibliographie
BOULTON D., The knights of the Crown, the Monarchical Orders of Knighthood in Later Medieval Europe 1325-1520, Woodbridge, 1987, réd. corrigée 2000.
Eugene Cox V., The Green Count of Savoy, Princeton, 1967.