devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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creuset enflammé (purificador)

un creuset, sorte de chaudron sur pied avec anses d’où jaillissent des flammes

Période
1410-1460
Personnage
Marie de Castille
Famille
Castille-Trastamare
Devises associées
creuset enflammé (purificador)

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La devise du creuset enflammé de Marie de Castille, épouse d’Alphonse V d’Aragon, sur son tombeau du monastère de la Trinité de Valencia

Un creuset, sorte de chaudron sur pied avec anses d’où jaillissent des flammes.

D’après Maria Narbona Carceles[1], cette devise est décrite dans les comptes de la reine sous les termes « la olla (pot) ou purificador de la divisa de la reina ». Cette devise se retrouve sur le tombeau de Marie de Castille au couvent de la Trinité de Valencia qui présente les armes de Sicile entourées des armes parties de Castille et d’Aragon et des armes parties de Sicile et de Castille, toutes soutenues par des griffons et accostées de deux écus chargés, pour l’un, d’un creuset en flammes, et pour l’autre de trois fleurs au naturel souvent interprétées comme des lis[2]. Comme l’a démontré Marie Narbona, il s’agit en réalité de la devise végétale de la reine, la fleur de safran. Ces devises se retrouvent encore sur un sceau de plomb du couvent de la Trinité de Valencia daté de 1448[3]. On y voit les armes de la reine couronnées et accostées d’une devise végétale – le millet d’Alphonse V selon F. Menendez Pidal – et du réchaud[4]. Cette figure orne encore des azulejos aux devises d’Alphonse V, cités par cet auteur.

Curieusement, cette devise du réchaud se retrouve chez Béatrice d’Aragon (voir), épouse de Mathias Corvin (voir), roi de Hongrie, fille de Ferdinand Ier de Naples (voir), le fils d’Alphonse V, qui lui même ne semble pas en avoir fait usage. Béatrice de Castille n’a donc aucun lien de sang avec Marie de Castille, seule épouse légitime de son grand-père Alphonse V.

La devise du creuset a également été adoptée par François II de Gonzague, marquis de Mantoue (voir). Dans son emblématique, elle est associée au psaume 138, verset 12 : Domine, probasti me et cognovisti me ; tu cognovisti sessionem meam et resurrectioneme meam ou encore au Proverbe 17, verset 3 : Sicut igne probatur argentum et aurum camino, ita corda probat Dominus. Le nom même donné à cette devise « purificador » évoque cet outil nécessaire à l’épuration des métaux et renvoie donc, symboliquement, à l’examen de la conscience. Ce thème est notamment traité, à l’époque de la reine par un célèbre prêcheur, frère Diego de Estella dans ses Meditaciones del amor de Dios repris dans le Purificador de la Conciencia du dominicain Augustin de Esbarroya au début du XVIe siècle.

Notes

  1.  Article en préparation.
  2.  RIQUER, Heraldica Catalana, vol. II, p. 561.
  3.  Menéndez Pidal F., Heraldica de la Casa real…, p. 360 d’après le sceau des Archives nationales d’Espagne, Sigilografia, caja 5, n° 13.
  4.  Menéndez Pidal F., Heraldica de la Casa real…, p. 362. D’après MARTINI A., I sigilli d’oro dell’Archivio Segreto Vaticano, 1984, n° 24 ; S. 89.

Bibliographie

Menéndez Pidal F., Heraldica de la Casa real de leon y de Castilla (siglo XII-XVI), Madrid, 2011, p. 358 et suiv.

Autre devise pour Marie de Castille

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