châtaignier
Une feuille de châtaignier ou des branches de châtaignier avec feuilles et chatons
- Période
- 1380-1450
- Aires géographiques
- Bavière
- Personnage
- Louis III de Bavière-Ingolstadt
- Famille
- Wittelsbach
- Devises associées
- châtaignier
L’emblématique de Louis de Bavière mise en scène sur un folio du De Ministerio Armorum, Empire, vers 1416 (Manchester, J. Rylands Lib., Ms. Lat. 28, folio 129)
Une feuille de châtaignier ou des branches de châtaignier avec feuilles et fruits.
Cette devise apparaît sur diverses sources relatives à Louis de Bavière : le folio d’un armorial portugais, le De ministerio armorum ou Livro de Arautos[1] établi par un héraut portugais durant le concile de Constance en 1416 et diverses stèles votives que le duc à offert à plusieurs églises de Bavière qui reprennent les mêmes éléments iconographiques que le folio du De Ministerio[2] : devise de la sphère rayonnante, devise du corbeau de Saint-Oswald. Le thème du châtaignier apparaît de façon marginale : sur la tente dans le folio du De Ministerio, des rinceaux végétaux en marge des stèles ou un arbre intégré au décor. On notera que ce végétal est particulièrement soigné sur la stèle de Rain am Lech. Les feuilles de l’arbre et les chatons y sont bien visibles et, si la feuille est assurément une feuille de châtaignier, le chaton ressemble parfois à un gland de chêne.
Cette devise du châtaignier est liée à la maison de Navarre et notamment au roi Charles III le Noble dont le collier de l’ordre du lévrier blanc est associé à ce qui semble être une devise familiale, la feuille de châtaignier (voir ce personnage). La seconde épouse de Louis le Barbu, Catherine d’Alençon, est veuve de Pierre de Navarre, comte de Mortain. Elle semble identifiée dans le folio du De Ministerio, par l’usage de la feuille de châtaignier et peut-être aussi la devise de la figue, figurée sur son vêtement et devise de son défunt mari (voir ce personnage). Il serait possible qu’en devenant comte de Mortain, Louis de Bavière ait repris à son compte la devise navarraise du châtaignier. Comme l’a démonté Maria Narbona[3], cette devise du châtaignier est associé à la dévotion à l’Immaculée conception, notamment par le biais de la bogue et de son marron. L’absence de cette bogue ou le choix du chaton au lieu du marron pourrait éventuellement être signifiant dans l’emblématique de Louis le Barbu.
Stèle votive apposée par Louis de Bavière dans l’église de Rain am Lech (1417)
Stèle votive apposée par Louis de Bavière dans l’église de Saint Jacques de Wasserburg (1415)
Notes
- ↑ De Ministerio Armorum, Manchester, John Rylands lib., Lat 28, fol. Voir l’édition (texte) par Nascimento A. A., Livro de Arantos, Lisbonne, 1977 et les analyses héraldiques de Clemmensen S., http://armorial.dk/german/Arautos.pdf et de PARAVICINI W. ,« Signes et couleurs au concile de Constance : le témoignage d’un héraut d’armes portugais », Signes et couleurs des identités politiques, AURELL M., D. TURELL, L. HABLOT et alii, Rennes, 2008, p. 155-187,
- ↑ Pour un inventaire de ces documents voir le site Materialsammling zur Geschichte von Ingolstadt. Gerd Ridel : Die Gedenksteine Herzog Ludwigs des Gebarten, cite les stèle de Friedberg (1409) de Lauingen (1413), de Schrobenhausen (1414)
- ↑ NarbonaCárceles M., « Le roi de la bonne foy. Charles III le Noble et les devises des Navarre-Évreux au xve siècle », Signes et couleurs des identités politiques du Moyen Âge à nos jours, éd. Denise Turrel, Martin Aurell, Christine Manigand, Jérôme Grévy, Laurent Hablot et Catalina Girbea, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008, p. 477-509
Bibliographie
PARAVICINI W., Noblesse. Studien zum adligen Leben im spätmittelalterlichen Europa, éd. Ulf Christian Ewert, Andreas Ranft und Stephan Selzer, Ostfildern (Thorbecke) 2012, p. 17-67.
MÄRTL C., ‚“ Herzog Ludwig VII von Bayern-Ingolstadt (1368-1477) und seine Schwester Isabeau am französischen königshof “, Bayern mitten in Europa, SCHMID A. et WEIGAND K. dir., Munich 2005, p. 107-120.
PARAVICINI W., « Deutscher Adel und westeuropaïsche Kultur im späten Mittelalter. Eine Spurensuche am Beispiel der Wittelsbacher », Deutschland und der Westen im Mittelalter, EHLERS Joachim éd., Stuttgart, 2002.
PARAVICINI S., „Signes et couleurs au concile de Constance : le témoignage d’un héraut portugais“, Signes et couleurs des identités politiques du Moyen Age à nos jours, Aurell M., Turrel D., Hablot L. et alii, Rennes, 2008, p. 155-187.
STRAUB T., Herzog Ludwig der Bärtige von Bayern-Ingolstadt und seine Beziehung zur Frankreich in der zeit von 1391 bis 1415, München, 1965.
STRAUB T., Die Wappensteine Ludwigs des Bärtigen in Block ein, Munich, 1978.