violette
une fleur de violette
- Période
- 1390-1430
- Aires géographiques
- Bourgogne, Hainaut
- Personnage
- Marguerite de Bavière
- Famille
- Wittelsbach
- Devises associées
- violette
- Lettres associées
- YM
Une représentation de Marguerite de Bavière ? tenant les armes de Jean sans Peur et les siennes sur une terrasse de violettes. Bréviaire de Jean sans Peur (Londres, B. L., Ms. Harley 2897, fol. 188v°)
Une fleur de violette.
Le jour de l’An 1393, Philippe le Hardi offre à sa belle-fille, Marguerite de Bavière, alors comtesse de Nevers, une chaise à sa devise[1]. Celle-ci n’est hélas pas décrite dans ce compte mais elle est précisée dans un autre compte de la même année où Philippe le Hardi fait réaliser pour la comtesse de Nevers une selle à Y, fleurs de violettes et M[2]. Cette devise sera reprise par sa fille Agnès, épouse de Charles Ier de Bourbon. Les violettes se retrouvent dans le décor marginal du Bréviaire de Jean sans Peur, sans doute plutôt peint pour la duchesse vers 1412[3], où une dame (Marguerite ?), vêtue d’une robe violette, assise sur un parterre de violettes, tient les écus du couple ducal.
La violette est une fleur appréciée au Moyen Age pour son parfum et ses vertus curatives contre les maux de gorge et de tête. On pourrait rapprocher le fait que Marguerite de Bavière adopte la violette alors qu’elle porte le titre de comtesse de Nevers avec l’existence d’un roman de Gerbert de Montreuil écrit vers 1227-1229, le Roman de la violette ou de Girart comte de Nevers, très en vogue à la fin du XIVe siècle[4].
Notes
- ↑ B. 1503, fol. 154v° et 155v°, cité dans DAVID H., Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et co-régent de France. Le train somptuaire d’un grand Valois, Dijon, 1947, p 45.
- ↑ DAVID, 1947, p. 76 et p. 100. Et Art 3571, octobre 1390 : « Jehan de Troyes sellier du roy… 2 seelles de parement pour mademoiselle de Nevers, l’une d’ycelle couverte de veluyau vert toute semée de YY et MM…une seelle de hagenée pour mademoiselle de Nevers, couverte de veluyau vermeil en graine, le siege et la couverture semée de chapellés torticiez de feuilles de vyolettes, et dedens les chapelles ung Y en l’un et en l’autre une marguerite d’or de Chippre… ».
- ↑ Londres, B.L., inv. Ms. Harley 2897, fol. 188v°. L’art à la cour de Bourgogne, notice 50.
- ↑ Ce roman raconte l’histoire d’une dame outragée par des médisances puis restaurée dans son honneur. Girart de Nevers croit aux calomnies contre sa femme et se conduit cruellement avec elle. Outre l’homonymie entre le comte de Nevers Jean sans Peur et le héros du roman, l’histoire même du couple qu’il forme avec Marguerite de Bavière présente des traits communs avec ce roman. La justification de Jean Petit développe le thème de l’adultère de Louis d’Orléans avec la duchesse de Bourgogne. L’exemplaire du roman conservé à Saint-Petersbourg est précisément un manuscrit réalisé pour le duc de Bourgogne par le maître de Luçon actif entre 1390 et 1410 et auteur du Térence des ducs Saint Petersbourg, Bibliothèque nationale de Russie, Ms. Fr. Q.v. XIV, 3, entre 1390 et 1410. Ce manuscrit est cité dans l’inventaire des ducs de Bourgogne de 1420. Le folio 2 présente Charles VI et sa cour. La finesse d’exécution de certains visages laisse penser à des portraits réalistes.
Bibliographie
MARCHANDISSE A., « Le pouvoir de Marguerite de Bavière, duchesse de Bourgogne. Une esquisse », Femmes de pouvoir, femmespolitiques durant les derniers siècles du Moyen Âge et au cours de la première Renaissance, É. BOUSMAR, J. DUMONT, A. MARCHANDISSE et B. SCHNERB éd., Bruxelles, 2012, p. 493-508
SCHNERB B., Jean sans Peur, Paris, 2005.
Notice du Harley 2897 sur le site de la BL