devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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VA HATIVETE MA BRULE

Le mot VA HATIVETE MA BRULE

Période
1450-1490
Aires géographiques
France
Personnage
Matthieu Beauvarlet
Famille
Beauvarlet
Mots associés
VA HATIVETE MA BRULE

Le mot anagramme de Mathieu Beauvarlet VA HATIVETE MA BRULE sur un folio de son exemplaire de La Cité de Dieu de saint Augustin (Paris, Bibl. Sainte-Geneviève, Ms. 0246, fol. 89v, vers 1475)

Le mot VA HATIVETE MA BRULE

Ce mot, qui figure sur plusieurs manuscrits de Mathieu Beauvarlet[1], est une anagramme de son nom. Elle se retrouve dans deux manuscrits peints dans les années 1470 : un Roman de Fauvel de Germain du Bus (Saint-Pétersbourg, Bibliothèque nationale de Russie, ms. 5.2.101 ) et une Cité de Dieu de Saint-Augustin (Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 246)[2].

Comme l’a relevé Pascale Charron, cette pratique devient courante chez les « hommes nouveaux » bibliophiles issus de l’entourage royal et de l’administration de l’Etat comme le gendre d'Etienne Chevalier, Laurent Girard et son mot « Sur Ly na regard » ; Jean Lebègue et ses formules " A bele Viegne ", " He bien alegue " ; Simon de Varye, " Vie à mon désir " ; Louis de la Vernade, " Desloyal n'a durée " ; Jean Le Gouz, " Je glane hous " ; Jehan Boudet, " Yva de Bonhet " ; Jean Robertet et son épouse Louise Chauvet, " Chaste vie loue " et " Au chois t'é élue " ; Jean Bourré, " Rie bon heur a " et sa femme, Marguerite de Feschal, " De chaste mari fu le gré ", " Riche et large dame fus ", " Dame fresche luit a gré " (voir ces personnages).

 Les secrétaires du roi, clercs de chancellerie au plus près des décisions royales et chargé de taire le secret, forment donc un groupe homogène socialement et culturellement comme le révèlent leurs mots anagrammes.

Notes

  1.  Sur le personnage voir Lassalmonie, La boîte…, p. 92-98 ; O. Guillot, A. Rigaudière, Y. Sassier, Pouvoirs et institutions dans la France médiévale. Des temps féodaux aux temps de l’Etat, t. 2, Paris, 1998, p. 265-266.
  2.  Gervais du BUS, Le roman de Fauvel, Saint Pétersbourg, Bibliothèque nationale de Russie, ms. 5.2.101 ; SAINT AUGUSTIN, La Cité de Dieu, Paris, Bibl. Ste Geneviève, ms. 246. Sur ces manuscrits voir Laborde A. de, A propos d’une devise, Paris, 1908 ; J. Plummer, The Last Flowering. French Painting in Manuscripts from American collection (1420-1530), New York-Londres, 1982, p. 33 ; T. Voronova, A. Sterligov, Les manuscrits enluminés occidentaux du VllIe au XVIe siècle à la Bibliothèque nationale de Russie de Saint-Pétersbourg. France, Espagne, Angleterre, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Saint-Pétersbourg, 1996, p. 158, fig. 190-191. AVRIL, Les manuscrits à peintures… , p. 51 et 183.

Bibliographie

CHARRON P., « Culture du secret et goût de l’équivoque : les manuscrits à devises anagrammatique à la fin du Moyen Âge », Lecture, représentation et citation; L'image comme texte et l'image comme signe (XIe-XVIIe siècle), Lille, 2002, p. 117-128. (https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00949812/file/Culture_du_secret.pdf).

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