devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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nœud (en huit)

Un noeud de cordage en forme de huit

Période
1340-1360
Aires géographiques
Naples
Personnage
Louis de Tarente
Famille
Anjou-Naples
Devises associées
noeud en huit, colombe
Mots associés
CE DIEU PLAIT ou IL A PLEU A DIEU

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Un nœud en huit  associé au mot CE DIEU PLAIST (1352 †1362) associé à une colombe rayonnante

Après l’assassinat d’André de Hongrie, duc de Calabre, époux de Jeanne Ière, reine de Naples, Louis de Tarente épouse sa veuve, devenant prince consort du royaume de Naples en 1348. En 1352, il proclame, à Naples, à l’instigation de son conseiller, Niccolo Acciaiuoli, la fondation d’un ordre de chevalerie sans doute inspiré en partie par l’ordre de l’Etoile de Jean le Bon[1]. Seul le splendide manuscrit des statuts conservé, quelques occurrences dans des chroniques et des lettres envoyées aux titulaires apportent quelques informations[2]. Le premier but de la Compagnie du Saint-Esprit au Droit Désir, également appelée compagnie du Nœud en raison de sa devise, est de fidéliser autour du souverain une noblesse éclatée par les querelles de succession au trône de Naples et que la lettre du pape, du 23 mars 1352, reconnaissant le titre royal de Louis et son droit à la co-régence, n’a pas suffit à rallier.

 Suivant les statuts, la devise courante de l’ordre est constituée d’un nœud en huit ou nœud d’amour et du mot SE DIEU PLAIST que les compagnons doivent porter en toutes circonstances. La particularité de cette devise est de pouvoir, comme l’ordre de la Bande en Castille ou plus tard l’ordre du Navire en Sicile,  être modifiée sous certaines conditions. Tout chevalier touché dans un combat où une bannière est levée ou ayant touché un adversaire peut porter le nœud dénoué[3]. Un chevalier qui porte le nœud dénoué peut le renouer après avoir visité le Saint-Sépulcre et y avoir ostensiblement offert sa broche au nœud accompagnée de son nom. Il porte alors le nœud renoué accompagné du mot IL A PLEEU A DIEU[4]. Je présente ici les reconstitutions de la devise du nœud et de ses variantes proposées par M. Boulton d’après les descriptions des statuts[5].

 Le nœud symbolise les liens qui unissent les chevaliers de la compagnie. Selon Boulton, le mot qui accompagne la devise joue sur les mots plaire et plait, synonyme de nœud.

Une colombe rayonnante forme la seconde devise de l’ordre et évoque le saint Esprit sous l’invocation duquel est placé la compagnie. Cette colombe figure sur la bannière de l’ordre, comme en attestent les statuts, mais également sur la poitrine des chevaliers en habits de cérémonie, il s’agit donc bien d’une des devises de l’ordre, au même titre que le nœud.

L’ordre disparaît avec son fondateur en 1362, sa veuve, Jeanne, jusqu’alors écartée du pouvoir, n’ayant aucun intérêt à maintenir le souvenir de son époux, pas plus que son successeur Charles III de Duras.

Notes

  1.  Sur cet ordre lire D’A. J. D. Boulton, The Knights of the Crown : The Monarchical Orders Of Knighthood In Later Medieval Europe, 1325 1520, Woodbridge, 1987, rééd. 2000, p. 211-240.
  2.  Statuts de l’ordre du Saint-Esprit au droit désir, Paris, BN, Ms. Fr. 4274, Naples, 1352. N. Bock, « L’ordre du Saint-Esprit au Droit Désir. Enluminure, cérémonial et idéologie monarchique au XIVe siècle », VV. AA. : Art, cérémonial et liturgie au Moyen Âge, Rome, 2000, p. 415-451
  3.  Ces prouesses étant jugées trop faciles à accomplir, ce paragraphe est corrigé dans les amendements des statuts et les nouvelles conditions pour dénouer le nœud sont d’avoir combattu contre au moins cinquante combattants avec une force égale ou inférieure et d’avoir été le premier à attaquer l’ennemi, d’avoir pris ou mis à terre une bannière, ou capturé le capitaine ennemi, ou encore d’avoir combattu au moins 300 ennemis avec une force inférieure ou égale et d’avoir été le premier à attaquer la ligne adverse. Statuts, chapitres 24 et 25.
  4.  La tombe de Coluccio Bozzuto dans la cathédrale de Naples confirme l’application concrète de cette pratique puisque son épitaphe précise : Hic jacet stenuus miles Colutius Buczutus... qui fuit de societate Nodi illustris Ludovici Regis Sicilie quem Nodum in campali belli victoriose dissolvit, et dictum nodum relegavit in Hierusalem..
  5.  BOULTON, The knights, p. 225, fig. 6.2 et 6.3 a et b.

Bibliographie

Boulton D’A. J. D., The Knights of the Crown : The Monarchical Orders Of Knighthood In Later Medieval Europe, 1325 1520, Woodbridge, 1987, rééd. 2000, p. 211-240.

Pollastri S., La Noblesse napolitaine sous la dynastie angevine: l'aristocratie des comtes (1265-1435), Université Paris X-Nanterre. Du même auteur, article Ordre du Nœud sur Wikipedia

Bock N., « Enluminure, cérémonial et idéologie monarchique au xive siècle », Art, Cérémonial et liturgie au Moyen Age, Actes du Colloque de 3e cycle Romand de Lettres (Lausanne-Fribourg, 14-15 avril; 12-13 mai 2000), Bock N., Kurmann P., Romano S. dir., Rome, 2002, p. 415-452.

A. PerriccioliSaggese A., « Gli Statudi dell'Ordine dello Spirito Santo o del Nodo. Immagine e ideologia del potere regio a Napoli alla metà del Trecento », Medioevo: immagini e ideologie, Quintavalle A. C. dir., Milan, 2005, p. 519-524.

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