Entraves et chaîne de prisonnier
Des entraves de prisonnier ouvertes et attachées à leur chaîne suspendue à un clou ou à un billot
- Période
- 1420-1470
- Aires géographiques
- Flandre
- Personnage
- Ghillebert de Lannoy
- Famille
- Lannoy
- Devises associées
- entraves et chaîne de prisonnier
- Mots associés
- VOSTRE PLAISIR
La devise de Ghillebert de Lannois en marge de son livre d’Heures (vers 1430. Aylesbury, Wadeston Manor, James A. Rotschild Collection. Ms. 4 fol. 29)
Des entraves de prisonnier ouvertes attachées par une chaîne à un billot ou à un clou.
Cette devise figure dans le décor marginal de son livre d’Heures[1]. Après avoir combattu à Azincourt, Ghillebert de Lannoy est fait prisonnier en 1416 et ne sera libéré que par le règlement d’une caution de 1200 pièces d’or. Sa devise pourrait être une allusion à cet épisode. Associés au mot VOSTRE PLAISIR, les entraves de prisonnier ouvertes semblent signifier que la libération du captif s’est accomplie à la volonté d’un tiers, saint protecteur ? Vierge Marie ou Dame à laquelle il était lié par un vœu courtois.
Ghillebert ou Gilbert de Lannoy est, comme ses frères Hugues et Baudouin, un familier des ducs de Bourgogne Jean sans Peur et Philippe le Bon, acteur de la culture de cour. Grand voyageur, il sillonne l’Europe des années 1400-1440 et laisse un récit de ses aventures. Il reçoit notamment l’ordre – dont le nom est inconnu – du roi de Danemark en 1413 : « Et puis retounay de Mariembourg à Danzique et remontay sur la mer en une hulque, environ la fin demay, pour m’en aller visiter le roy de Danemarche et passer temps, pour ce que la rese de Prusse n’estoit point preste [et arrivay] à Werdinghebourg, qui est ville fermée et chastel… En laquelle ville… trouvay le roy de Danemarche accompaigné de quatre ducs …, ensamble deux archevesques et trois evesques. Et par un jour de la Penthecouste, me fit seoir à sa table au disner et me presenta son ordre, puis me donna au partir ung drap de soye, mais le plus honnestement que je peulz, je renonchay à son ordre pour ce qu’il estoit lors ennemy des seigneurs de Prusse, où je aloye en leur armée que on appeloit pour lors reises »[2].
Notes
Bibliographie
L. Quarré-Reybourbon, La vie, les voyages et les aventures de Gilbert de Lannoy, chevalier lillois au XVe siècle, Lille, 1890.