devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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Couronne traversée par deux palmes

Une couronne royale traversée par deux palmes

Période
1430-1440
Aires géographiques
France, Naples
Personnage
Jacques II de Bourbon-la Marche
Famille
Bourbon-La Marche
Devises associées
couronne traversée par deux palmes

Dessin du grand sceau et contre sceau de Jacques de Bourbon-la Marche, roi de Naples dans Bouchot[1] (Paris, BnF, Ms. Clairambault 640)

Couronne royale traversée par deux palmes

Cette devise, qui figure sur son sceau en qualité de roi de Naples, appartient sans doute au patrimoine emblématique des Bourbon. On la retrouve notamment liée à Marie de Bourbon, prieure de Poissy, associée au mot BELLE ET BONNE, et, sans doute, à Jean Ier de Bourbon.

Mais cette devise est aussi à rapprocher de celle des rois de Naples même si l’itinéraire de cet emblème reste difficile à retracer. Si certains auteurs anciens, comme Beltrami, attribuent cette devise à Jean Galéas Visconti qui l’aurait reçu de l’empereur Wenceslas[2], les auteurs contemporains s’accordent à dire que c’est seulement avec son fils Philippe-Marie qu’elle entre dans l’emblématique des Visconti. Selon différents auteurs toutefois, ce dernier l’aurait reçue d’Alphonse V d’Aragon en récompense de son aide apportée à l’occasion de la prise de Naples en 1442[3]. De plus la couronne pourrait se rapporter à la dignité ducale acquise par Jean Galéas de Wenceslas en 1395. On notera encore qu’il y a pu avoir une confusion et que cette devise provient peut-être d’un souverain aragonais puisque Jean Ier (†1395) et Martin Ier d’Aragon (†1410) font usage d’une devise en forme de couronne double. Il ne semble pas d’ailleurs que cette figure apparaissent dans l’emblématique d’Alphonse V mais son compétiteur, Jacques II de Bourbon-La Marche (†1438), époux malheureux de Jeanne II de Naples, la fait pourtant figurer dans son sceau de roi de Naples.

Jacques II de Bourbon-la Marche la concède à Palla Strozzi en 1415 lorsque celui-ci se rend à Naples pour renouveler l’hommage de la ville auprès de la reine Jeanne II avec deux autres bourgeois de Florence. Ils sont adoubés par Jacques de la Marche et Palla Strozzi rentre à Florence avec le titre de chevalier de l’éperon d’or[4], la concession de la devise de la couronne et une concession d’armoiries, emblèmes qu’il fait représenter sur la façade de la sacristie de l’église de Santa Trinita de Florence (infra)

La devise de la couronne associée à une concession d’armoiries de Jacques de Bourbon-la Marche à Palla Strozzi. Florence, façade sud de la sacristie de Santa Trinita

Notes

  1.  « Recueil des principales maisons du royaume, distribuées suivant le projet et la table pour Mgr le duc de Bourgogne et Mgrs les ducs d'Anjou et de Berry. » — Généalogies des maisons royales et princières et de leurs ramifications, pièces originales, copies, dessins et aquarelles provenant de Gaignières. — Cf. H. BOUCHOT, Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières..., t. III (Paris 1891), p. 395-423. X Copies de pièces, extraits, généalogies et dessins de monuments concernant les ducs de Bourbon (depuis Robert comte de Clermont), les comtes de Montpensier, de la Marche, et les comtes puis ducs de Vendôme, jusqu'à Antoine, roi de Navarre.
  2.  BELTRAMI, Il castelo di Milano, p. 722 et dans Divixia Vicecomitorum, p. 57
  3.  Voir CAMBIN G., Le rotelle milanesi, bottino della battaglia di Giornico 1478, stemmi, imprese, insegne, Fribourg, 198, p. 448, et MASPOLI C., « Arme e imprese visconte e sforzesche Ms. Trivulziano n°1390 », AHS, 1996, 2nde partie, , note 10, p. 152-153. Ces auteurs s’appuient sur l’œuvre de Pier Candido DECEMBRIO, Vita Phil. M. Vicecom, in RR II. SS., t. XX, cap. XXX, qui confirme que Philippe Marie portait cette devise sur ses étendards, et sur l’œuvre de Francesco CASTELLO, Compendium vitae Principum ed Ducum Mediolani, 1512, Ms. Ambros. N. 295 A, qui précise que Philippe Marie l’a reçue d’Alphonse d’Aragon en remerciement de l’aide apporté dans la prise de Naples : « dono recepit coronam cum palma et oliva decoratam, cum privilegio quod tam ipse quam futuri Mediolani duces possent has palmanu et olivam in summitate coronae ducalis portare ».
  4.  Walter I., Die Strozzi, Eine Familie im Florenz der Renaissance, Florence, 2011, p. 27
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