Comète
Une comète figurée par une croix pattée dans un disque inséré dans une queue flamboyante
- Période
- 1350-1390
- Aires géographiques
- Italie-Padoue
- Personnage
- Francesco II da Carrara
- Famille
- Carrara
- Devises associées
- comète
- Mots associés
- POUR MOY AUXY
- Lettres associées
- F
- Couleurs associées
- noir/rouge
La devise de la comète associée au mot POUR MOY AUXY dans le décor marginal du Liber Agrega peint pour Francesco II vers 1400 (Londres, Britisch Lib., Ms. Eg. 2020, fol. 4v°.)
1390-1405†
Une comète figurée par une croix pattée dans un disque enflammé inséré dans une queue flamboyante
Cette devise apparaît pour la première fois sur un quatrin très vraisemblablement émis par Francesco I en 1378. Andrea Saccocchi, suivant Valeria Vettorato[1], suggère que cette devise a pu être adopté par Francesco pour commémorer la renaissance de la seigneurie des Carrare en 1337 après la chute des Scaliger. Episode évoqué dans un passage de la Chronique d’Anonimo Romano de 1357-1358[2].
Cette interprétation serait confirmée, selon Saccocci, par le mot retenu sans doute par Francesco Novello pour accompagner cette devise : POUR MOY AVXY[3]. Lui aussi en effet, comme son ancêtre Marsilio en 1337, avait su reconquérir Padoue en 1390 et la libérer de la domination des Visconti.
Plusieurs attestations de cette devise ont été relevées sous le principat de François II dont certaines méritent, selon A. Saccocci, d’être redatées du règne précédent. La devise orne le décor marginal du Liber agregà[4], mais également peut-être des sceaux utilisés par l’administration financière de François II[5], ou encore le vêtement d’un personnage reconnu comme François II sur les fresques de Jacopo da Verona, dans le splendide oratoire de San Michele à Padoue mas dans lequel A. Saccocci pense plutôt reconnaître Francesco I.
Notes
- ↑ VETTORATO V., « Osservazioni iconografiche sulla monetazione carrarese », Padova carrarese, BALDISSIN MOLLI G. et alii (éd.), Venezia, Marsilio, 2011, p. 89-91. L’hypotèse est apparue sur le site www.lamoneta.it, dans une discussion à propos de la comète et du monnayage de Padoue conduite par Alberto GHIRALDO (http://www.lamoneta.it/topic/57914-la-cometa-i-da-carrara-e-la-zecca-di-padova/), cité dans Saccocci, « lhéraldique et l’iconographie… ».
- ↑ Au cours de l’an du Seigneur 1337, au mois d’août, parut sur la région de Lombardie une comète très resplendissante et belle qui resta pendant trois jours dans le ciel et puis disparut. Cette comète semblait une étoile beaucoup plus lumineuse que les autres et elle étendait derrière elle une chevelure bien dessinée, pointue comme une épée dont la pointe pendait sur Vérone. Cette chevelure restait d’un côté, elle n’allait ni çà ni là mais restait droite comme une flamme de feu. Cela poussa les gens à se demander avec stupeur la signification de cette nouveauté. Aristote affirme, dans les Météores, que ce n’est pas une vraie étoile ; qu’elle est [...] faite dans la partie supérieure du ciel et faite de matière humide et chaude, laquelle monte et s’élève et dure autant que la matière dont elle est faite. Il dit aussi qu’elle n’apparaît jamais sans signifier de grandes nouveautés, particulièrement en ce qui regarde les princes de la terre, la désagrégation des royaumes, la mort et la chute des puissants. De bonne foi, parce que cela advint ; alors qu’elle disparut ainsi dans la Lombardie se diffusa la nouvelle que Padoue était perdue. Et les Vénitiens la prirent, qui capturèrent le seigneur Alberto della Scala de Vérone ; celui-ci fut envoyé à Venise, en prison. Continua encore la destruction et la ruine du seigneur Mastino della Scala, qui avait été si puissant et tyran au point de vouloir se faire roi couronné. Et ensuite il perdit tout et fut réduit à l’état qu’il méritait, ANONIMO ROMANO, Cronica, Giuseppe PORTA (éd.), Milano, Adelphi, 1979, p. 24 : « Currevano anni Domini MCCCXXXVII, dello mese de agosto, apparze nelle parte de Lommardia una cometa moito splennente e bella e durao dìe tre. In airo puoi desparze. Questa cometa pareva che fussi una stella lucentissima più delle aitre, e estenneva dereto a sé una coma destinta, pezzuta a muodo de una spada, e penneva la ponta sopra de Verona. Questa coma stava da uno delli lati. Non iva né su né io', ma ritta se stenneva como fossi una fiamma de fuoco. Moito commosse la iente ad ammirazione, que voleva dicere questa novitate. Dice Aristotile, nella Metaora, ca questa non è verace stella; anche ène una [...] fatta nella sovrana parte de l'airo, e faose de materia umida e calla, la quale salle su e accennese e dura tanto quanto la materia donne se fao. Anche dice ca questa mai non appare, che non significhi novitati granni, spezialmente sopra li principi della terra, e commozioni de reami e morte e caduta de potienti. In bona fe', ca così fu; ca, como questa desparze, così per Lommardia se destese la novella che Padova fu perduta. E sì·lla àbbero Veneziani e presero drento missore Alberto della Scala de Verona; e fu mannato in Venezia, in presone. Anco sequitao la destruzzione e·lla ruvina de missore Mastino della Scala, lo quale fu tanto potente e tiranno che se voize fare rege de corona. E puoi perdìo onne cosa e venne a convenevile stato ».
- ↑ Londres, British Library, ms. Eg 2030, Serapion il Giovane, Liber Agregà, fol. 4v ; cf. VETTORATO, « Osservazioni », p. 90.
- ↑ , Londres, British Library, ms. Eg 2030, Serapion il Giovane, Liber Agregà, fol. 4r, 267r.
- ↑ Luigi RIZZOLI Jun., « Quattrini di Francesco Novello da Carrara. Varietà possedute dal Museo Bottacin di Padova », Rivista Italiana di Numismatica, XV (1902), p. 211-216, aux p. 212-213.
Bibliographie
Padova Carrarese, catalogue d’exposition, BALDISSIN MOLLI G. et alii (éd.), Venezia, Marsilio, 2011.
Saccocci A., « L’héraldique et l’iconographie des Carrare de Padoue sur les monnaies, les sceaux, les miniatures et les fresques (1338-1405) », Héraldique et numismatique 3, Y. Loskoutoff éd., Le Havre, 2013 (sous presse)