devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

Vous êtes ici : Accueil > Familles > Bourgogne > David de Bourgogne > Boite à amadou

Boite à amadou

Une boîte à amadou – coffret de bois à couvercle coulissant contenant des mêches inflammables – entourée de flammes et associée au mot ALTIJT BEREIT (toujours prêt)

Période
1450-1500
Aires géographiques
France
Personnage
David de Bourgogne
Famille
Bourgogne
Devises associées
boîte à amadou
Mots associés
ALTIJT BEREIT

Image1

Armes et devise de David de Bourgogne en marge de son Pontifical de Thérouanne (Pontifical de Thérouanne, Haarlem, Teylers Museum, Ms. 77, fol. 11, vers 1451)

Une boîte à amadou – coffret de bois à couvercle coulissant contenant des mêches inflammables – entourée de flammes et associée au mot ALTIJT BEREIT (toujours prêt)

Cette emblématique apparaît sur de nombreuses sources dont le Pontifical de Thérouanne, plusieurs monnaies émises par l’évêque d’Utrecht, une splendide chasuble brodée conservée dans le trésor de la cathédrale de Liège[1], une médaille aux armes, à la devise et au mot de l’évêque frappée, en 1456, en signe d’allégeance par trois villes révoltées : Zwolle, Kampen et Deventer et plusieurs de ses jetons de compte[2].

 Il faut souligner, à la suite de Christiane Van den Bergen-Patens, que la boîte d’amadou s’associe graphiquement au fusil bourguignon et aux autres devises enflammées de cette maison comme la barbacane de son demi-frère Antoine (voir ce personnage). L’usage spécifique de la boite à amadou, permettant d’allumer les cierges et chandelles, et donc particulièrement utile dans les usages domestiques et liturgiques, convient bien à un clerc. Elle peut dans ce sens faire allusion à l’évangile des Vierges folles et des Vierges sages (Matthieu 25 1-13) et rappeler au croyant la nécessité de se tenir toujours spirituellement prêt à paraître devant son Créateur. C’est sans doute le sens du mot associé : ALTIJT BEREIT – « toujours prêt ». Dans le contexte particulier de l’exercice ecclésiastique de David de Bourgogne[3], qui du s’imposer par les armes aux villes révoltées de ses états, le choix de cette devise enflammée et active – la boîte est ouverte et plusieurs mèches sorties projettent déjà des flammèches – et celui d’un mot en flamand est aussi clairement un message politique à l’égard de ses brebis.   Cette devise de la boîte à amadou avait déjà été utilisée, dans les années 1420-1430, par un normand partisan de l’alliance anglo-bourguignonne, le seigneur de La Séraulté (voir X de Beuville, seigneur de La Séraulté)

La chasuble de David de Bourgogne avec ses armes et devises (Liège, Trésor de la Cathédrale, détails)

Image2

Image3

Notes

  1.  Pontifical de Thérouanne, Haarlem, Teylers Museum, Ms. 77, fol. 11 ; chasuble conservée à Liège, Trésor de la cathédrale Saint-Paul ; Anticque, Bruxelles, K.B.R., Ms. II 6617, fol 117 et 117v°, cité dans VAN DEN BERGEN- PANTENS, L’héraldique dans les manuscrits antérieurs à 1600, p. 70. On la trouve également au folio 117 d’un recueil généalogique et héraldique rédigé entre la première moitié du XVe siècle et la fin du XVIIe siècle.
  2.  Jetons DO 247, 364 et 367, cités dans Bulletin du Centre National de recherche sur les jetons et les méreaux du Moyen Age, n° 33-34, 1997-1998, p. 17.
  3.  Philippe le Bon destitue Gysbrecht de Brederode (voir ce personnage), doyen de la cathédrale d’Utrecht et chef de l’opposition aux Bourguignons pour placer son fils bâtard en 1455 ou 57.

Bibliographie

GUILBAUD F., Les bâtards de Bourgogne au XVe siècle, Mémoire de master sou la direction de L. Hablot, Poitiers, 2011.

VAN DEN BERGEN-PANTENSC., L’Héraldique dans les manuscrits antérieurs à 1600. Catalogue d’exposition 8 mai-15 juin 1985. Bruxelles, BR, 1985.

×