devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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Aigle nimbé

Un aigle nimbé ou “aigle de saint Jean”

Période
1470-1500
Aires géographiques
Espagne-Castille
Personnage
Isabelle Ière de Castille
Famille
Castille
Lettres associées
FY
Couleurs associées
vert/bleu

Image1

L’aigle de saint Jean support des armoiries royales sur l’Ecole des Arts de Tolède

Un aigle nimbé ou “aigle de saint Jean”

Comme l’a établi Sagrario Lopez Poza, l’aigle nimbé renvoie à l’évangéliste Jean pour lequel Isabelle de Castille entretenait une grande dévotion. Patron de nombreux rois de cette dynastie son prénom fut porté par le père de la reine mais également par celui du roi Ferdinand. Les rois catholiques donnèrent ce prénom à deux de leurs enfants, une garçon et une fille, et consacrèrent de nombreuses églises à ce vocable.

Cette figure se retrouve donc largement employée par la reine dès le début de sa lutte pour le trône comme en atteste le dessin d’un sceau apposé sur un acte daté de 1473[1]. A cet aigle est souvent associée la sentence des psaumes 16, 124 ou 56 qui reprennent le même thème : SUB UMBRA ALARUM TUARUM PROTEGE NOS. Ce motif sera notamment développé par frère Hernando de Talavera (1428-1507), religieux jérónimite, évêque d’Ávila, premier archevêque de Grenade et confesseur de la reine. Peut-être inspiré par un bestiaire offert par la reine, celui-ci, dans son ouvrage Colación y Tratado de loores de San Juan Evangelista[2]met en comparaison les vertus de l’aigle et les principales qualités royales, faisant de l’aigle une métaphore d’Isabelle de Castille : libéralité, perspicacité, charité, constance et fermeté, vaillance, labeur, etc. Ce motif se retrouve notamment dans le décor du monastère de San Juan de los Reyes, édifié par les souverains à Tolède pour commémorer la victoire de Toro et la fin de la guerre civile. On sait également que ce motif de l’aigle ornait la couronne commandée en 1474 par Isabelle de Castille et qu’il figure sur plusieurs monnaies associé au mot SUB UMBRA ALARUM TUARUM PROTEGE NOS comme sur le dobla castellana d’or de 1494 ou sur le l’excelente d’or. On ne peut ignorer la dimension impériale de cette figure à lier peut-être au discours prophétique qui soutint le règne des rois Catholiques.

Notes

  1.  Real Academia de la Historia. Madrid. Colección Salazar, K-37, fol. 112v. Véase Carmen Manso (2004: 70-74)
  2.  (Biblioteca de la Fundación Lázaro Galdiano, Madrid, M 2-3-17 [Inv. 15229]),

Bibliographie

LOPEZ POZA S. , « Empresas o divisas de Isabel de Castilla y Fernando de Aragón (los Reyes Católicos) », Janus 1 (2012), p. 1-38.

Aguado Bleyne P., “ Tanto Monta. La Concordia de Segovia y la Empresa de Fernando el Católico ”, Estudios Segovianos, I, 1949, p. 381-389.

Montaner A., “ La emblemática de los Reyes Católicos : un error de interpretación histórica ”, Universidad (de Zaragoza), 7, 1982, p. 24 et suiv.

gonzález iglesias J-A, “ El humanista y los príncipes : Antonio de Nebrija, inventor de las empresas heráldicas de los Reyes Católicos ”, Antonio de Nebrija: Edad Media y Renacimiento, ed. C. Codoñer y J-A. González Iglesias, Salamanca, 1994, p. 59-76.

Gil J. “Los emblemas de los Reyes Católicos”, Humanismo y pervivencia del mundo clásico: homenaje al profesor Luis Gil, eds. J.-M. Maestre Maestre, J. P. Barea, L. C. Brea, Simposio sobre Humanismo y Pervivencia del Mundo Clásico, Cádiz, 1997, p. 385-398.

Menéndez Pidal F., “ El escudo ”, Símbolos de España, Madrid, Centro de Estudios Políticos y Constitucionales, 2000, p. 175 et suiv.

Et Heraldica de la Casa real de leon y de Castilla (siglo XII-XVI), Madrid, 2011.

Mingote Calderón J. L., « Los orígenes del yugo como divisa de Fernando el Católico », Zaragoza : Institución Fernando el Católico, 2005.   

Autres devises pour Isabelle Ière de Castille

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