devise

emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge

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aigle

un aigle au naturel,souvent figuré colleté d’une tablette rectangulaire échiquetée de vert et blanc et associé au mot CE QUE VOUS VOUDRES

Période
1390-1420
Aires géographiques
France
Personnage
Jean II Le Meingre
Famille
Le Meingre
Devises associées
aigle
Mots associés
CE QUE VOUS VOUDRES
Couleurs associées
vert/blanc

un aigle au naturel souvent figuré colleté d’une tablette rectangulaire échiqueté de vert et blanc et associé au mot CE QUE VOUS VOUDRES.

Cette emblématique se retrouve dans l’intégralité de son livre d’Heures pourtant repeint avec un soin particulier dans le courant du XVe siècle, aux armes et au mot de son nouveau propriétaire et surtout de sa femme, Geoffroy Le Meingre, frère du maréchal et époux d’Isabeau de Poitiers (armes mi-parties Boucicaut/Melun ou Melun seul (d’azur chargé de six besants d’argent au chef d’or) et mot SANS NOMBRE)[1].

Selon son biographe, Boucicaut adopte son mot CE QUE VOUS VOUDRES à l’occasion des joutes de Saint Ingelbert du 20 mars au 20 avril 1390[2]. Il est possible que sa devise de l’aigle ait été choisie au même moment. Le mot pourrait être allusif à une dame et notamment la Vierge. L’aigle semble inspirée par les armes familiales du maréchal.

La tablette échiquetée de vert et blanc qui est associée à ce mot et à cette devise représente sans doute le collier de la société chevaleresque fondée par le maréchal en 1399[3], avec son frère puîné, Geoffroy Le Meingre : l’ordre de la Dame blanche à l’écu vert. Cet ordre comptait treize compagnons dont Charles d’Albret, connétable de France tué à Azincourt. Cette tablette est souvent figurée appendue à un large collier de cuir ou de textile blanc, à la mode des premiers ordres de chevalerie contemporains (par exemple l’Hermine ou le SS Collar). L’échiqueté constitue le champ de son sceau de 1405.

Les couleurs vert et blanc forment la livrée du maréchal. Sur ses Heures, elle orne les vêtements de ses serviteurs et colore son étendard sous la forme d’un bandé.

 M. de Mérindol[4], voit dans cette devise circulaire, non pas le collier de l’ordre mais plutôt un symbole du monde terrestre renforcé par la symbolique de l’aigle essorante qui en occupe le centre. La tablette échiquetée symboliserait l’obstacle à franchir, la qualité d’homme de guerre. Cet échiqueté se retrouve d’ailleurs sur les armes d’autres « croisés » des campagnes de Lituanie, de Prusse ou de l’expédition à Nicopolis comme Régnier de Pot ou Guillaume d’Harcourt, comte de Tancarville. Selon Christian de Mérindol toujours, le mot serait, au même titre que la Dame blanche, une allusion à la dévotion particulière du preux maréchal pour la Vierge.

Deux folios des Heures du maréchal Boucicaut (Paris, Musée Jacquemart André, ms. 2. vers 1413-1415), en prière devant la Vierge de l’Apocalypse avec son épouse Antoinette de Turenne (repeint aux armes Le Meingre/Melun) et en prière devant sainte Catherine. A noter, la devise de l’aigle dans un collier au mot (repeint ici) et soutenant la tablette échiquetée, l’étendard et le plumail du heaume aux couleurs de la livrée et, sur l’autre folio, la mention du mot CEQUE VOUS VOUDRES (pas corrigé pour une fois) et la tenture aux couleurs du maréchal.

Bibliographie

DURRIEU comte Paul, « Les Heures du Maréchal de Boucicaut », Paris, 1914

MERINDOL Christian de, « Les Heures du Maréchal de Boucicaut », dans Flanders in a europeean perspective, Leuven, 1995.

LALANDE Denis, Jean II Le Meingre, dit Boucicaut, étude d'une biographie héroïque, Genève, Droz, coll. « Publications romanes et françaises », n° CLXXXIV, 1988

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